Les journaux congolais de ce lundi 10 mars 2025 braquent leurs projecteurs sur deux sujets majeurs : la convocation judiciaire de plusieurs cadres du Parti du peuple pour la reconstruction et la démocratie (PPRD) et la Journée internationale des droits des femmes. Ces deux thématiques, bien que distinctes, reflètent les tensions politiques grandissantes et l’urgence humanitaire persistante dans la République démocratique du Congo.
Le premier sujet qui suscite émoi est la convocation par l’auditorat militaire de certains hauts responsables du PPRD, le parti cher à l’ancien président Joseph Kabila. Parmi les cadres sommés de s’expliquer figurent Ferdinand Kambere, Aubin Minaku et Emmanuel Ramazani Shadary, respectivement secrétaire adjoint, premier vice-président et secrétaire permanent du parti. Des soupçons de complicité avec le groupe armé M23-AFC planent sur ces figures politiques, selon un communiqué du ministère de la Justice. Cette affaire, qui intervient dans un contexte de forte polarisation politique, a fait monter la tension entre le PPRD et l’actuel gouvernement dirigé par Félix Tshisekedi. Face à ces convocations judiciaires, le PPRD a dénoncé une tentative de musèlement politique, pointant du doigt une prétendue dérive dictatoriale depuis l’arrivée de Tshisekedi au pouvoir.
Dans le même temps, l’implication alléguée de Joseph Kabila dans le soutien à des milices et rébellions, notamment dans l’Est du pays, ajoute une couche dramatique à cette saga politique. Des analystes y voient un duel indirect entre Kabila, actuellement en exil, et le président en exercice, exacerbant davantage la fracture politique nationale. Selon certains observateurs, cette crise judiciaire pourrait marquer un tournant dans les relations entre le passé et le présent de la RDC.
En parallèle, les journaux consacrent également une large place à la Journée internationale des droits des femmes, célébrée ce week-end. La Première ministre, Judith Suminwa, a saisi cette occasion pour souligner les graves défis auxquels font face les femmes congolaises, en particulier dans les provinces ravagées par les conflits de l’Est. Lors d’une cérémonie tenue à Kinshasa, elle a réaffirmé l’engagement du gouvernement à soutenir les victimes et à renforcer les politiques de protection. Malgré les violences perpétrées notamment avec la complicité alléguée de l’armée rwandaise, les femmes de l’Est continuent de faire preuve d’une résilience admirable. Un appel à une solidarité nationale a également été lancé par la ministre du Genre, Léonie Kandolo, et les représentants des Nations Unies, pour soutenir celles qui luttent au quotidien pour leur survie et leur avenir.
Par ailleurs, l’initiative du « Village de la femme » à Kinshasa a permis de mettre en lumière le potentiel entrepreneurial et la détermination des femmes congolaises à se réinventer malgré les adversités. Cet événement a mis en exergue la nécessité de bâtir une société plus égalitaire et inclusive, dans laquelle les droits et la dignité des femmes seront respectés.
La double actualité de cette journée met en lumière deux visages de la RDC : un pays confronté à des défis politiques et institutionnels majeurs d’une part, et d’autre part une population résiliente qui ne cesse de se battre pour la justice et l’équité. Ces événements rappellent combien le futur de la RDC dépend à la fois de la résolution de ses crises politiques et du renforcement des droits et de la place des femmes dans la société.
Article Ecrit par Chloé Kasong
Source: radiookapi.net