La situation des réfugiés congolais au Burundi et en Ouganda continue de susciter une vive inquiétude. Une récente note présentée par la Vice-ministre des Affaires Étrangères, Coopération Internationale et Francophonie, Kazadi Yamba, révèle un chiffre alarmant : près de 76.912 Congolais ont été déplacés à cause des offensives récentes des rebelles du M23 dans les provinces du Nord-Kivu et du Sud-Kivu. Un chiffre qui ne cesse de croître au fil des jours, soulignant l’ampleur de cette crise humanitaire.
La réunion gouvernementale du 7 mars 2025 a mis en lumière l’urgence d’une coordination rapide des actions pour venir en aide aux déplacés. Le Président de la République a instruit les ministres impliqués de mobiliser des ressources en faveur du ministère des Affaires Étrangères afin d’accélérer l’assistance. Une réponse jugée impérative face à une détresse sans précédent. En parallèle, l’Agence des Nations unies pour les réfugiés (HCR) a également rapporté que 63.000 personnes ont traversé la frontière, en seulement un mois, vers le Burundi. Une situation qui exacerbe la pression sur les infrastructures locales déjà limitées.
Les violences déclenchées par les rebelles du M23, soutenus selon des rapports par l’armée rwandaise, ont pris une ampleur critique, s’accompagnant d’une crise humanitaire d’ampleur régionale. En l’espace de quelques jours, des milliers de personnes, fuyant la guerre, ont trouvé refuge dans des conditions précaires, notamment au Burundi et en Ouganda. L’Est de la RDC, déjà marqué par les conflits récurrents, sombre aujourd’hui dans une situation encore plus instable, rendant difficile toute forme d’intervention humanitaire efficace.
Sur le terrain, les affrontements ne montrent aucun signe d’accalmie. Les Forces armées de la République Démocratique du Congo (FARDC) affrontent des rebelles bien organisés. Ces derniers ont renforcé leur présence à Goma et Bukavu, poursuivant leur avancée vers le sud de la province du Sud-Kivu. Selon l’ONU, entre 3 000 et 4 000 soldats rwandais appuient cette offensive, amplifiant et prolongeant les souffrances des populations civiles piégées entre les lignes de front. Cette escalade miliaire alimente non seulement des déplacements massifs de population, mais exacerbe également l’insécurité alimentaire et sanitaire dans la région.
Dans ce contexte, les initiatives diplomatiques en cours peinent à contenir la situation. Cependant, les retards observés dans la mise en œuvre de solutions politiques efficaces sont devenus un enjeu crucial face à la progression rapide du conflit. Les défis logistiques et financiers viennent alourdir le poids des efforts humanitaires nécessaires pour répondre aux besoins urgents des réfugiés. Alors que l’Est de la RDC demeure en proie aux violences, les regards se tournent vers la communauté internationale et les autorités nationales, pressées de trouver des solutions durables et de s’engager pleinement en faveur des populations affectées.
La crise humanitaire en RDC et dans les pays voisins met en lumière les défis de la gestion des déplacements massifs de populations. L’implication des parties prenantes, au niveau local, national et international, devient un impératif pour prévenir une détérioration supplémentaire de la situation. Il incombe à l’ensemble des acteurs de répondre à cet appel à l’aide pour alléger la souffrance de milliers de Congolais déracinés.
Article Ecrit par Amissi G
Source: Actualite.cd