Dans une décision qui marque un nouveau chapitre de son mandat, Félix Tshisekedi, Président de la République démocratique du Congo, a procédé à une réorganisation majeure de l’Union sacrée pour la nation (USN), sa formation politique. Cette démarche, officialisée samedi 8 mars, survient plus d’une année après sa réélection à la tête de l’État et s’inscrit dans le respect des articles 29 à 34 de la charte de l’USN.
La nouvelle configuration du présidium, dévoilée par André Mbata, secrétaire permanent de l’USN, reflète l’ambition du chef de l’État de renforcer l’inclusivité et l’efficacité au sein de sa coalition. Contrairement à la précédente structure composée de seulement six membres, cette dernière intègre désormais quarante personnalités politiques de haut rang. Les leaders ou représentants des partis ayant obtenu au moins sept députés nationaux ou sénateurs lors des dernières élections figurent parmi les nouveaux membres. Une stratégie qui vise à consolider le pouvoir politique en rassemblant une diversité d’acteurs influents.
Le présidium comprend, entre autres, le Président Tshisekedi en tant que haute autorité politique, André Mbata comme secrétaire permanent, et d’autres figures de proue de la scène politique congolaise, telles que Jean-Pierre Bemba, Vital Kamerhe, Modeste Bahati Lukwebo, ou encore Guy Loando. Par cette structure élargie, l’USN aspire à devenir un levier puissant au sein des institutions nationales et provinciales, où elle demeure déjà la première force politique du pays.
Cette restructuration intervient dans un contexte de vives tensions politiques et sécuritaires, notamment liées à l’offensive continue du M23 dans les provinces de l’Est telles que le Nord-Kivu et le Sud-Kivu. Félix Tshisekedi, dans une communication précédente devant sa famille politique, avait exprimé sa frustration face au manque d’engagement de certains membres de l’USN dans la gestion de cette crise. Il n’avait pas hésité à reprocher le silence apparent de ses alliés et avait appelé à une mobilisation totale : « Nous devons nous unir. Notre force, c’est des Congolais debout et déterminés. »
La crise sécuritaire et la progression du M23 accentuent l’urgence de réformes à plusieurs niveaux. Tshisekedi a annoncé son intention de revitaliser l’armée congolaise, promettant une institution professionnelle à la hauteur des défis sécuritaires. Cette ambition s’accompagne d’un appel renouvelé à la jeunesse congolaise à s’engager pour défendre la patrie, un message qui s’adresse également aux formations politiques membres de l’USN.
La réorganisation actuelle de l’USN semble être une tentative de réaffirmer l’autorité présidentielle et de rassembler les forces politiques face à des défis internes et externes pressants. Loin d’être un simple exercice administratif, cette restructuration montre la volonté de Tshisekedi d’adapter son appareil politique aux réalités du moment, notamment en vue des enjeux de mobilisation nationale et de renforcement institutionnel. Tandis que l’USN poursuit son rôle de locomotive politique, cette refonte pourrait bien redéfinir les dynamiques de pouvoir en RDC.
Article Ecrit par Chloé Kasong
Source: Actualite.cd