Kinshasa a récemment été le théâtre d’une initiative remarquable visant à endiguer l’épidémie de Mpox en République démocratique du Congo (RDC). L’Organisation mondiale de la santé (OMS), en collaboration avec l’Institut national de santé publique (INSP), a organisé, ce vendredi 7 mars, une matinée de sensibilisation ciblant les communautés religieuses de la capitale congolaise. Cette rencontre avait pour but de contrer la désinformation liée à cette maladie et de mobiliser les confessions religieuses dans la lutte contre l’épidémie.
Pourquoi impliquer les leaders religieux dans la lutte contre Mpox ? Selon Adélard Lufungula, insider manager Mpox en RDC, « Les confessions religieuses sont des partenaires clés. Les lieux de culte constituent des espaces stratégiques où la confiance des fidèles envers leurs leaders religieux facilite la diffusion des messages de prévention. » Une déclaration qui reflète la gravité de la situation : 15 847 cas suspects de Mpox ont été recensés depuis le début de l’année, dont 208 décès. À ce jour, 284 zones de santé, couvrant 54,7 % du territoire national, sont touchées par cette épidémie, qui s’étend désormais sur 25 des 26 provinces de la RDC. Un défi de taille pour les autorités sanitaires, déjà confrontées à des contextes d’insécurité et de tensions politiques à l’est du pays.
Lors de cette matinée, les responsables religieux ont pris des engagements concrets. Outre leur soutien à la sensibilisation de la population, ils se sont engagés à propager des informations vérifiées concernant la maladie et à inciter leurs fidèles à adhérer à la campagne de vaccination. Dans la commune de Limete, par exemple, sur une cible de 603 716 individus âgés d’un an et plus, 132 625 personnes ont déjà été vaccinées, atteignant ainsi 23 % de couverture vaccinale à la fin février 2025.
Ce combat repose également sur une collecte et une analyse rigoureuses des échantillons pour le dépistage. Sur les 4 236 échantillons analysés entre les semaines 1 et 7 de l’année 2025, 2 143 se sont révélés positifs à la variole simienne, soit un taux de positivité de 50,6 %. Ces données révèlent non seulement l’ampleur de l’épidémie, mais aussi l’urgence d’intensifier les efforts pour limiter sa propagation.
Ainsi, l’initiative de l’OMS et de l’INSP, soutenue par les confessions religieuses, marque un pas significatif dans la lutte contre Mpox en RDC. Cependant, le chemin reste long pour parvenir à une couverture vaccinale optimale et endiguer la propagation de la maladie. Cette synergie entre responsables religieux, acteurs de la santé publique et citoyens congolais pourrait être le tournant décisif face à cette crise sanitaire qui menace le pays.
Article Ecrit par Amissi G
Source: Actualite.cd