La RN19 reliant Kikwit à Bulungu, dans la province du Kwilu, se trouve aujourd’hui dans un état critique. Menacée par des érosions, des nids-de-poule et des bourbiers dans le secteur Nko, cette infrastructure essentielle démontre le délaissement de nombreuses routes dans la région. Parcourir ces 75 kilomètres s’apparente à un véritable calvaire pour les usagers, qui rapportent qu’il faut désormais une journée entière pour relier Kikwit au chef-lieu du territoire de Bulungu. Mais au-delà du temps perdu, c’est toute l’économie locale qui est menacée. Les agriculteurs peinent à acheminer leurs produits vers les centres de consommation, aggravant l’enclavement et les pertes économiques.
Selon les témoignages, le cantonnage manuel de cet axe était autrefois assuré par un candidat malheureux aux élections législatives passées. Ce dernier aurait abandonné tout entretien de la route à la suite de son échec politique, laissant les usagers à leur sort. “On a mis plus de deux heures pour parcourir 75 km et nous n’arrivons toujours pas. C’est déplorable. Il y a des trous, des bourbiers, des érosions, la route est en très mauvais état”, a dénoncé le député national Éric Kinzambi. Dans une déclaration alarmante, il a exhorté les autorités à réagir rapidement pour éviter une isolation complète de Bulungu, qui dépend de cette route pour ses échanges économiques. Selon lui, sans travaux d’urgence, Bulungu pourrait être coupé non seulement du reste de sa province, mais également du reste du pays.
Malheureusement, la situation de la RN19 n’est pas un cas isolé. Cette route dégradée est emblématique de l’état général du réseau routier dans le Kwilu. Des tronçons tels que la RN20, reliant Idiofa à Kikwit, ou encore le corridor Bandundu-Bagata, présentent des conditions similaires. En l’absence de solutions concrètes et durables, la région reste confrontée à un enclavement grandissant, qui affecte directement le quotidien des habitants et le développement socio-économique.
Le député Éric Kinzambi a pris l’initiative d’interpeller le gouvernement pour la mise en place de travaux de réhabilitation. Si des actions immédiates ne sont pas entreprises, le risque est grand de voir s’effondrer davantage les fragiles liens entre le Kwilu et les autres zones de la République démocratique du Congo. L’état des routes dans cette partie du pays reflète une problématique plus large de gestion des infrastructures en RDC, où des milliers de kilomètres nécessitent une rénovation d’urgence. Les habitants du Kwilu lancent donc un cri d’alarme aux autorités : il est temps d’agir pour restaurer cette route vitale et redonner espoir aux communautés locales.
Article Ecrit par Chloé Kasong
Source: Actualite.cd