Le Programme national de lutte contre le paludisme (PNLP) a récemment révélé des statistiques alarmantes concernant l’incidence du paludisme dans la province du Kwilu. En 2024, parmi une population de 1 000 habitants, 194 personnes ont été touchées par cette maladie, bien au-dessus de la moyenne nationale qui s’élève à 124 cas pour 1 000 habitants. Ces chiffres, portés à l’attention jeudi 6 mars à Bandundu par le Dr Aimé Yiyi, chef du PNLP au Kwilu, mettent en lumière un défi majeur de santé publique dans cette région.
Selon le Dr Yiyi, ces données traduisent une situation préoccupante et nécessitent des interventions urgentes pour réduire l’incidence du paludisme dans la province. « Jusqu’à présent, nous avons une incidence de 194 pour 1 000 habitants. Normalement, nous devons réduire cela à 124, la moyenne nationale. Mais nos chiffres actuels restent bien trop élevés », a-t-il précisé. Cette déclaration a été faite dans le cadre d’un atelier consacré à la prochaine campagne de distribution gratuite de moustiquaires imprégnées d’insecticides, une initiative menée dans 19 des 24 zones de santé que compte le Kwilu.
Plus qu’un simple défi sanitaire, cette recrudescence du paludisme s’inscrit dans un contexte de troubles sociopolitiques. Dr Yiyi a désigné l’activisme de la milice Mobondo comme l’un des facteurs clés ayant contribué à cette hausse des cas. « La grande raison, vous savez que nous sommes dans une province marquée par le phénomène Mobondo, qui a désorganisé des zones comme Kikongo et Bagata. Ce phénomène a eu un impact direct sur nos données », a-t-il expliqué. Les violences perpétrées par cette milice ont non seulement affecté la stabilité régionale mais ont aussi perturbé les activités de prévention et de traitement du paludisme dans plusieurs zones touchées.
Face à cette situation, la lutte contre le paludisme au Kwilu est plus que jamais au centre des priorités des autorités sanitaires. La campagne de distribution de moustiquaires imprégnées prévue s’inscrit dans une volonté de freiner l’expansion de la maladie. Cet effort devra s’accompagner d’une stabilisation de la situation sociopolitique pour permettre un meilleur accès aux soins et aux activités de prévention.
Les statistiques alarmantes et les défis décrits rappellent l’urgence de conjuguer les efforts des acteurs locaux, nationaux et internationaux pour renforcer les systèmes de santé en milieu conflictuel. Le cas du Kwilu démontre à quel point la santé publique peut être profondément affectée par des dynamiques régionales et politiques complexes. La question demeure : ces interventions suffiront-elles à inverser la tendance ?
Article Ecrit par Amissi G
Source: radiookapi.net
