Le 8 mars 2025 s’est inscrit dans un climat particulier en République Démocratique du Congo (RDC), alors que le monde entier célébrait la Journée internationale des droits de la femme. Cette année, le thème global portait sur les droits, l’autonomisation et les chances pour toutes les femmes et filles déplacées, un thème qui résonne tristement avec la réalité dans l’est du pays, en proie à la guerre depuis plusieurs décennies.
Le Mouvement Social Lumbiste (MSL), fidèle à son engagement social, a marqué cette journée non pas en mettant en avant son aspect festif, mais en mettant l’accent sur les difficultés persistantes des femmes dans les provinces du Nord-Kivu et du Sud-Kivu. Sa présidente, Chantal Ngoyi Tshite Wetshi, a pris la parole pour exprimer la solidarité du MSL envers ces femmes qui, jour après jour, subissent les violences systématiques dans une zone déchirée par un conflit alimenté par la présence des rebelles du M23-AFC, soutenus par le Rwanda.
« En ce triste 8 mars 2025, moi et toutes les femmes du MSL demeurons solidaires avec toutes les femmes qui vivent les affres de la guerre à l’est de notre pays depuis plus de trois décennies », a déclaré Mme Ngoyi Tshite Wetshi. Un message qui reflète une prise de conscience collective des souffrances infligées aux femmes et filles dans des conditions extrêmes, exacerbées par des violences sexuelles, un mal régulièrement dénoncé mais encore si profondément ancré dans cette partie du pays.
Ce n’est pas la première fois que le MSL se mobilise pour les femmes de l’est. Déjà, début février, lors d’une activité d’adhésion, le mouvement avait insisté sur la nécessité de renforcer les lignes des Forces Armées de la RDC (FARDC) pour faire face aux rebelles et rétablir la paix. Un appel solennel avait été lancé à la jeunesse congolaise, les exhortant à prendre leurs responsabilités pour la défense de la nation.
Cette journée particulière a également été marquée par une déclaration officielle du ministère du Genre en RDC. Sous le thème national “La Congolaise au centre de toutes les ambitions”, le ministère a réitéré des engagements concrets pour plaider vigoureusement en faveur des droits des femmes lors de la prochaine session de la Commission sur le Statut de la Femme (CSW). Une initiative qui vise à mobiliser la diaspora et les alliés internationaux pour dénoncer l’expansion rwandaise et les violences envers les femmes et les enfants dans l’est du pays.
La Journée internationale des droits de la femme de cette année aura été une occasion non seulement de célébrer mais aussi de rappeler que derrière les thématiques mondiales se cachent des problématiques locales urgentes, souvent négligées. L’est de la RDC continue de souffrir, et les déclarations des acteurs sociaux comme politiques appellent à une action immédiate pour mettre fin à cette tragédie persistante. Les femmes congolaises, véritable pilier d’une société résiliente, restent au cœur des espoirs de transformation pour un avenir meilleur.
Article Ecrit par Chloé Kasong
Source: Actualite.cd