La ministre d’État en charge de l’Éducation nationale et de la Nouvelle Citoyenneté, Raïssa Malu, a récemment alerté sur les lourdes conséquences de l’insécurité dans les provinces du Nord-Kivu et du Sud-Kivu sur le système éducatif congolais. Lors d’un Conseil des ministres, un rapport accablant a révélé que 2 594 écoles ont cessé de fonctionner, affectant plus de 1 108 962 élèves dans ces régions en proie à l’insécurité persistante.
Les chiffres rapportés sont glaçants : 35 écoles détruites, 45 sans mobilier scolaire, et 52 établissements occupés par diverses forces dans le Nord et Sud-Kivu. Certaines écoles sont utilisées comme bases militaires, tandis que 48 servent de refuge aux déplacés internes. Plus alarmant encore, une école a été convertie en cimetière. Ces faits illustrent avec force la crise du secteur éducatif, aggravée par la présence d’engins explosifs signalée dans plusieurs zones scolaires, mettant ainsi en danger élèves et enseignants.
À Goma, épicentre des tensions dans l’est de la RDC, la situation est particulièrement dramatique. Les écoles peinent à rouvrir alors qu’une psychose collective gangrène la reprise des cours. Ce tableau s’assombrit davantage avec des cas signalés de recrutement forcé d’élèves par des groupes armés, une pratique qui détruit l’enfance et compromet l’avenir d’une génération entière.
Malgré ce contexte difficile, la ministre Raïssa Malu a insisté sur les mesures prises pour répondre à cet état de crise. Son ministère a initié plusieurs campagnes de sensibilisation sur la citoyenneté active afin de mobiliser les communautés locales autour de la protection du droit à l’éducation. En parallèle, une collaboration avec les partenaires internationaux a été annoncée pour renforcer les actions de terrain et prévenir un effondrement total du système éducatif.
Les défis sont immenses. Dans un communiqué du 26 février, l’UNICEF a exprimé sa vive inquiétude sur l’escalade des violations graves contre les enfants dans l’est du pays. Entre janvier et février, les violences sexuelles ont doublé, les enlèvements ont augmenté de 600 %, et les attaques contre les écoles et hôpitaux ont été multipliées par douze. Cela témoigne d’une crise humanitaire majeure et met en lumière l’effondrement des services essentiels de base dans ces régions en guerre.
Pour Raïssa Malu, la réponse doit être coordonnée et renforcée. Elle appelle à un soutien accru du gouvernement congolais et de la communauté internationale pour pallier ces lacunes sécuritaires et éducatives persistantes. « Une réponse concertée et renforcée est essentielle pour garantir un accès sûr et durable à l’éducation », a-t-elle souligné.
Alors que les enfants de l’est de la RDC continuent de subir les affres de la violence et de l’insécurité, la communauté éducative reste mobilisée pour défendre leur droit fondamental à l’éducation. Parviendra-t-elle à inverser la tendance et protéger ces générations en danger ? La réponse dépendra de l’engagement collectif à tous les niveaux, tant national qu’international.
Article Ecrit par Yvan Ilunga
Source: Actualite.cd