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Nord-Kivu : crise sanitaire majeure à Sake après le retour des déplacés

La reprise graduelle des déplacés vers leurs villages d’origine dans le Nord-Kivu, après la prise de Goma par les rebelles du M23, a plongé de nombreuses familles dans des conditions précaires. Autrefois abritées dans des campements tels que Bushagara et Kanyaruchinya, ces populations découvrent aujourd’hui des paysages de désolation : maisons ravagées, champs détruits, et dispositifs sanitaires anéantis. Ces conditions alarmantes ont ouvert la voie à une crise sanitaire marquée notamment par une recrudescence des cas de choléra.

À Sake, localité située à environ 26 kilomètres à l’ouest de Goma, le tableau est sombre : plus de 270 cas de choléra y ont été enregistrés. « À l’heure actuelle, nous prenons en charge plus de 270 patients présentant des symptômes de diarrhée aiguë et de vomissements », rapporte Dunia Mwendakwabo Clover, infirmier titulaire du centre de santé de référence de la zone. La structure médicale, déjà endommagée durant les affrontements armés, fait aujourd’hui face à une affluence 20 fois supérieure à sa capacité habituelle. Avec jusqu’à 150 consultations par jour, les soignants se battent pour venir en aide aux malades malgré un environnement médical désastreux.

Médecins Sans Frontières (MSF), acteur clé dans la prise en charge médicale, tire la sonnette d’alarme. Les fermetures d’infrastructures telles que l’aéroport freinent les approvisionnements en médicaments, aggravant une crise déjà alarmante. Mulomba Georges, responsable des soins infirmiers de MSF, appelle de toute urgence à l’ouverture d’un couloir humanitaire. « Si nous utilisons nos réserves actuelles, cela ne suffira pas. Nous invitons également d’autres organisations à amplifier leurs efforts dans des secteurs connexes, comme l’accès à l’eau potable et le soutien alimentaire. »

Cette détérioration sanitaire n’est pas la seule menace. Des maladies comme le paludisme, des infections respiratoires et même la malnutrition sévissent également au sein des communautés de retour. Faute de ressources alimentaires et d’eau potable, beaucoup se retrouvent dans un cercle vicieux de mal-être. « Je suis arrivé ici avec une douleur intense au ventre après plusieurs jours sans eau ni nourriture. Finalement, j’ai dû venir au centre de santé », témoigne une déplacée.

Le défi dépasse la simple question sanitaire. Les retours forcés, critiqués par des organisations humanitaires, exposent ces communautés déjà vulnérables à des conditions de vie inacceptables. Les huttes et autres abris de fortune ayant été bannis par l’Alliance des Forces du Changement/M23 sous prétexte de nettoyer la ville de Goma, de nombreuses familles sont laissées pour compte. Des voix s’élèvent pour dénoncer l’insécurité persistante et réclamer une aide globale.

Le contraste est saisissant : alors que certains espéraient retrouver un semblant de normalité, ils se retrouvent plongés dans l’incertitude et la souffrance. Ce tableau appelle à une action concertée et immédiate, impliquant l’ensemble des acteurs humanitaires et étatiques. Si rien n’est fait, les espoirs de reconstruction risquent d’être réduits à néant.

Article Ecrit par Amissi G
Source: Actualite.cd

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Amissi G
Amissi G
Né à Lubumbashi, Yvan Ilunga est un passionné de la richesse culturelle du Congo. Expert en éducation et en musique, il vous plonge au cœur des événements culturels tout en mettant en lumière les initiatives éducatives à travers le pays. Il explore aussi la scène musicale avec une analyse fine des tendances artistiques congolaises, faisant d’Yvan une véritable référence en matière de culture.
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