Alors que le conflit dans l’est de la République démocratique du Congo (RDC) s’intensifie, les conséquences humanitaires prennent une tournure tragique. Des milliers de réfugiés fuient chaque jour les violences et cherchent refuge dans les pays voisins, notamment au Burundi. Cet exode massif, le plus important depuis plusieurs décennies, met à rude épreuve les capacités d’accueil de la région et soulève d’importantes préoccupations sanitaires et humanitaires.
Selon les chiffres fournis par l’Agence des Nations Unies pour les réfugiés (HCR), près de 63 000 réfugiés ont traversé la frontière vers le Burundi en seulement un mois, avec une affluence record de 1 100 personnes pour la seule journée du 5 mars. Depuis le début de l’escalade des combats dans les provinces du Nord et du Sud-Kivu, environ 85 000 Congolais ont cherché refuge dans des pays voisins. Comparativement, seulement 7 000 avaient fui durant les deux premiers mois de cette année, illustrant l’aggravation dramatique de la situation.
Les conditions du voyage pour ces réfugiés sont souvent périlleuses et marquées par des dangers multiples. Traversant notamment la rivière Rusizi, de nombreuses femmes, parfois avec des nouveau-nés dans les bras, bravent des trajectoires obscures et accidentées afin d’échapper aux hostilités. Les récits de ces parcours, jonchés de fatigue et de danger, mettent en lumière l’urgence de la crise humanitaire qui se joue.
Au Burundi, le site de réfugiés de Musenyi est rapidement saturé. Conçu pour accueillir jusqu’à 10 000 personnes, il est déjà rempli à 60 %. En attendant des installations plus adaptées, plusieurs centaines de familles s’abritent dans des infrastructures temporaires. Face à cet afflux continu, le gouvernement burundais et ses partenaires internationaux s’efforcent d’identifier de nouveaux terrains pour établir des sites supplémentaires. Mais les défis ne s’arrêtent pas là. Selon la porte-parole du HCR, Mme Kasina, la situation sanitaire est alarmante : l’insuffisance des installations de base, comme l’eau potable ou la gestion des déchets, amplifie le risque d’épidémies dans ces camps de transit.
Le besoin de soutien financier mondial est aujourd’hui criant. La pression actuelle sur les infrastructures humanitaires du Burundi dépasse les seules capacités nationales. « Sans une aide urgente, les vies de milliers de personnes sont en danger », a averti le HCR. Cette réalité n’est pas isolée à la région : elle reflète un problème plus vaste d’insécurité et de déplacements forcés en Afrique centrale, exacerbé par des financements internationaux souvent insuffisants.
Ce drame humanitaire appelle donc à une double réflexion : comment traiter les racines du conflit qui poussent ces familles à fuir ? Et comment mobiliser la solidarité globale pour résoudre cette situation d’urgence ? Face à cette crise, chaque acte de soutien peut contribuer à sauver des vies et à ramener une dignité essentielle à ces populations déplacées.
Article Ecrit par Amissi G
Source: radiookapi.net
