Depuis le début de l’année 2024, la République démocratique du Congo (RDC) connaît une crise humanitaire sans précédent, marquée par des chiffres alarmants fournis par le Bureau de la coordination des affaires humanitaires (OCHA). Plus de 3 044 000 personnes se sont nouvellement déplacées au cours de cette courte période, portant le total des déplacés internes à près de 7,77 millions. Ce sont là des réalités qui traduisent l’ampleur des défis auxquels le pays est confronté.
Pourquoi un tel exode ? La réponse réside en grande partie dans les violences et affrontements armés, responsables de près de 90 % de ces déplacements forcés. En effet, les provinces du Nord-Kivu, de l’Ituri et du Maniema figurent parmi les régions les plus touchées. Ces provinces ont accueilli, au cours des trois derniers mois, une grande majorité des personnes qui ont été contraintes de fuir leur foyer. Les tensions armées, les groupes armés actifs et les conflits intercommunautaires maintiennent ces zones dans une instabilité chronique.
Une autre dimension poignante de cette crise est la répartition démographique des déplacés. Selon OCHA, 51 % de cette population déplacée est composée de femmes, ce qui souligne les vulnérabilités potentiellement exacerbées par le contexte sécuritaire et l’absence de ressources pour répondre à leurs besoins spécifiques.
En février dernier, Bruno Lemarquis, le Coordonnateur humanitaire en RDC, a alerté sur le caractère critique de la situation en utilisant une expression forte: “les signaux sont au rouge”. Ces mots, porteurs d’une urgence, se sont concrétisés dans les chiffres présentés lors du lancement du Plan de réponse humanitaire 2025. Mené par le gouvernement congolais, en partenariat avec la communauté humanitaire, ce plan est ambitieux mais révèle aussi l’ampleur du désarroi. Les besoins humanitaires ont été estimés à 2,54 milliards USD pour l’année 2025, un montant qui témoigne non seulement de l’ampleur des défis, mais aussi de la nécessité d’une collaboration internationale accrue.
Que dire de l’avenir ? La RDC, riche en ressources naturelles, mais en proie à une gestion chaotique des conflits et à des ressources insuffisantes pour faire face aux crises humanitaires, a besoin de soutiens massifs pour tourner cette page sombre. La communauté internationale doit-elle intensifier ses aides financières et logistiques ? Les autorités locales doivent-elles renforcer leurs efforts de pacification ?
Les questions restent ouvertes, mais une chose est sûre : les millions de déplacés congolais sont les visages humains d’un drame mondial souvent relégué au second plan. Ces situations doivent être portées à la lumière pour assurer une réponse à la hauteur des besoins grandissants.
Article Ecrit par Amissi G
Source: radiookapi.net