Le secrétaire général de la Conférence épiscopale nationale du Congo (CENCO), Mgr Donatien Nshole, a été reçu ce jeudi 6 mars 2025 par le vice-Premier ministre chargé de l’Intérieur et des affaires coutumières, Jacquemain Shabani. Cette rencontre, hautement significative, a porté sur des thématiques sensibles et urgentes, en particulier la question de la stigmatisation des populations swahiliphones en RDC.
Au sortir de cette rencontre, Mgr Donatien Nshole n’a pas hésité à saluer l’attitude du ministre, décrivant son écoute attentive comme une qualité notable. Cette reconnaissance tranche radicalement avec l’image quelquefois négative que certains essaient de colporter sur les réseaux sociaux. “Nous avons échangé des informations très importantes sur des questions d’actualité. Nous dépendons du ministère de l’Intérieur et non de celui de la justice. C’est un homme réfléchi, qui n’est pas comme certains semi-lettrés que nous rencontrons dans la presse”, a-t-il affirmé avec force.
La discussion entre les deux hommes a notamment permis de revenir sur les récents propos tenus par les pères catholiques et qui dénonçaient avec vigueur les menaces pesant sur les swahiliphones, un groupe linguistique et culturel essentiel dans la diversité congolaise. Ce dialogue s’inscrit dans un contexte où la problématique de la cohabitation linguistique et communautaire en RDC demeure épineuse, souvent exacerbée par des incidents comme celui de Lubumbashi.
Rappelons que Mgr Nshole avait déjà été auditionné le 27 février 2025 par le Conseil national de sécurité (CNS) sur ces mêmes sujets, notamment la stigmatisation des swahiliphones, les consultations sur le pacte social menées par les Églises catholique et protestante, ainsi que les tensions autour de la rétention prolongée de son passeport par la Direction Générale de Migration (DGM).
Alors que ce climat reste tendu, ce type de dialogue entre institutions et représentants religieux illustre un engagement commun en faveur d’une société plus inclusive et respectueuse. Ce geste peut également être vu comme une tentative d’apaiser les inquiétudes, et de prendre en compte les aspirations des populations souvent marginalisées, tout en renforçant les bases pour un pacte social durable. La République démocratique du Congo, face à ces défis, semble chercher à retrouver un équilibre indispensable dans un environnement où diversité linguistique et unité nationale doivent coexister harmonieusement.
Article Ecrit par Chloé Kasong
Source: mediacongo.net
