Ils étaient autrefois craints pour leurs délits, aujourd’hui, ils se réinventent en bâtisseurs de la nation. À Kinshasa, ce jeudi 6 mars, quelque 250 anciens délinquants, communément appelés « Kuluna », ont entamé une formation professionnelle aux métiers du bâtiment et de l’industrie. Une initiative menée par le Service National (SN) en partenariat avec une entreprise étrangère. Mais que révèle cette initiative audacieuse sur les efforts de réhabilitation et sur l’avenir de la jeunesse congolaise ?
Sous la houlette du lieutenant général Jean-Pierre Kasongo, commandant du Service National, cette formation propose une diversification des compétences parmi les jeunes participants. Des métiers tels que le carrelage, l’électricité industrielle, la climatisation et le froid figurent au programme. « Ces jeunes vont acquérir des compétences solides. Parmi les formateurs, nous avons même des experts internationaux venus partager leur savoir-faire. Un jour, vous pourriez entendre dire : ‘Cette villa splendide a été construite par les bâtisseurs de la nation’ et vous aurez du mal à le croire », a déclaré le général Kasongo avec fierté.
L’objectif de cette initiative ne se limite pas à la simple qualification technique. Cette formation s’inscrit dans une perspective plus large, celle de brasser les jeunes venus de toutes les provinces de la RDC et de favoriser une unité nationale. Une manière affirmée de lutter contre le tribalisme et de promouvoir le patriotisme. « Nous voulons insuffler une nouvelle identité collective. Que nos jeunes comprennent qu’ils sont avant tout Congolais, où qu’ils soient nés. Si nous ne préparons pas cette vision, l’avenir du pays sera compromis », a poursuivi l’officier.
Le Service National transforme ainsi ses centres en plateformes de réhabilitation, où anciens problèmes deviennent opportunités. Ce projet appuie également un concept clé : faire de la jeunesse une force motrice pour le développement. Mais au-delà de l’aspect technique, c’est un changement global qui est visé. Ces jeunes, autrefois marginalisés et stigmatisés, se verront offrir une seconde chance de contribuer positivement à leur société.
Cette initiative laisse entrevoir un véritable espoir pour ces jeunes et pour le pays tout entier. En les dotant d’outils pratiques, le Service National promeut non seulement l’autonomie économique mais appuie aussi la refonte de leur statut social. À travers ces actions, c’est tout un peuple qu’on tente de réconcilier avec ses ressources humaines, exploitant ainsi un vivier longtemps négligé. La RDC pourrait, à terme, poser les jalons nécessaires pour un développement inclusif, capable de transformer des défis en solutions durables.
Article Ecrit par Yvan Ilunga
Source: radiookapi.net