L’inspection générale du ministère de l’Éducation nationale et Nouvelle Citoyenneté a tenu à rassurer les élèves et leurs familles : l’épreuve préliminaire de l’examen d’État 2025 se tiendra bien ce mardi 7 mars sur l’ensemble du territoire national, à l’exception de certaines zones affectées par l’insécurité persistante. Cependant, cette annonce d’apparence positive éclaire également les difficultés dans la partie Est du pays, où l’instabilité impose des ajustements.
En effet, le communiqué officiel signé par l’inspecteur général Hubert Kimbonza Sefu explique que les provinces éducationnelles du Nord-Kivu 1, Sud-Kivu 1 et Sud-Kivu 3 ne pourront participer au calendrier initial, en raison des conditions sécuritaires préoccupantes. Une session spéciale est cependant promise dès que la situation le permettra. « Le Ministre de l’Éducation Nationale et Nouvelle Citoyenneté rassure tous les candidats concernés que leur cause fait l’objet d’une attention particulière du Gouvernement », a-t-il précisé.
Cette dérogation, bien que réfléchie, soulève des interrogations. Selon les chiffres dévoilés, seulement 13 242 candidats sont inscrits pour cette édition 2025, répartis dans 259 centres pour le cycle long, et 76 candidats dans 15 centres pour le cycle court. Ces données, comparées aux 968 304 participants de l’année précédente, témoignent d’une chute radicale de la participation à l’examen d’État. Une baisse principalement attribuée à la dégradation continue des conditions de sécurité dans l’Est de la RDC.
Le M23, un groupe rebelle responsable de nombreux affrontements dans la région, continue d’occuper plusieurs localités. Cette occupation empêche non seulement la tenue régulière des cours dans les établissements scolaires, mais elle prive également des milliers d’élèves de l’opportunité de passer cet examen crucial. Un constat alarmant, illustré encore récemment par les statistiques publiées sur la fermeture ou le sous-effectif chronique des écoles dans cette partie du pays.
Pour les familles des régions concernées par cette session spéciale, l’attente se double d’une crainte : l’incertitude quant au moment où la sécurité sera rétablie. À cela s’ajoute la nécessité pour le Gouvernement de mettre en place des conditions organisationnelles optimales pour garantir une égalité des chances entre les élèves de ces provinces et ceux du reste du territoire.
Alors que les épreuves se tiendront normalement ailleurs, cette situation interroge une fois de plus sur l’impact durable de l’insécurité sur le système éducatif congolais. La sauvegarde du droit à l’éducation dans un contexte de conflit devient un défi majeur pour les autorités, appelées à conjuguer urgence et long terme pour préserver l’espoir des générations futures.
Article Ecrit par Yvan Ilunga
Source: Actualite.cd
