Depuis des années, la partie Est de la République Démocratique du Congo est le théâtre de conflits brutaux et prolongés. Ces épreuves ont atteint un sommet de gravité depuis fin janvier, poussant des populations entières, et particulièrement les enfants, dans une situation de précarité alarmante. Face à cette crise humanitaire, le Fonds des Nations Unies pour l’Enfance (UNICEF) intensifie ses efforts pour venir en aide à ces victimes de conflits.
Dans un communiqué publié ce lundi 3 mars, Jean-François Basse, représentant par intérim de l’UNICEF en RDC, a déclaré que les enfants sont en danger non seulement à cause de la violence liée aux conflits, mais aussi en raison des conditions de vie insalubres. “Les enfants vivant dans des zones de conflit prolongé ont trois fois plus de risques de mourir de maladies hydriques que de la violence,” a-t-il affirmé, soulignant l’urgence de rétablir les services essentiels tels que l’accès à l’eau potable.
La ville de Goma incarne particulièrement cette urgence. Avec ses deux millions d’habitants pris au piège des violences opposant les forces armées et les rebelles du M23/AFC, la ville fait face à une pénurie d’eau potable, d’électricité et de services d’assainissement. Un tiers des habitants, déplacés à la suite des violences, s’est réfugié dans des zones où les infrastructures sont rudimentaires, rendant la situation encore plus critique. L’approvisionnement en eau salubre est ainsi devenu un enjeu vital, non seulement pour prévenir les maladies hydriques comme le choléra, mais aussi pour éviter l’apparition de nouvelles épidémies.
L’UNICEF et ses partenaires redoublent donc d’efforts pour atténuer les souffrances des populations. Selon leurs rapports, une aide vitale est fournie quotidiennement à 700 000 personnes, dont environ 364 000 enfants, à Goma. Cette assistance est rendue possible grâce à l’approvisionnement de 77 000 litres de carburant par l’UNICEF et la MONUSCO, permettant le redémarrage des principales stations de pompage de la REGIDESO. À l’est de Goma, un réseau de distribution d’eau construit par l’UNICEF dans la région de Bushara-Kayarutshiyna permet également de fournir de l’eau potable à 33 000 personnes supplémentaires.
Les mesures prises ne s’arrêtent pas là. L’eau potable est acheminée par camion vers trois établissements de santé, notamment l’hôpital général de référence de Virunga, qui accueille environ 3 000 patients blessés. Des kits médicaux, destinés à soigner un total de 50 000 personnes, sont également distribués pour répondre à l’afflux incessant de patients. Ces actions cruciales visent à répondre à une urgence immédiate, tout en espérant une reprise durable des services de base.
Cependant, les défis restent immenses. La dépendance actuelle aux solutions temporaires telles que le transport de l’eau par camion et l’approvisionnement en carburant pour les générateurs souligne la fragilité de la situation. Sans une résolution durable du conflit, les programmes de l’UNICEF, bien qu’essentiels, risquent de ne pouvoir transformer cette aide en solutions permanentes.
Alors que les habitants de Goma continuent de faire face à des épreuves accablantes, la communauté internationale se voit appelée à agir pour répondre aux appels à la paix et au rétablissement des infrastructures. Car, comme l’a expliqué Jean-François Basse, “l’eau salubre est une ressource vitale.” Pour les enfants et les familles de Goma, chaque goutte compte.
Article Ecrit par Amissi G
Source: Actualite.cd