Ferdinand Kambere, secrétaire exécutif national du Parti du Peuple pour la Reconstruction et le Développement (PPRD), a rejeté en bloc, ce jeudi 6 mars, les graves accusations portées par Jean-Pierre Bemba, ministre des Transports, contre l’ancien président Joseph Kabila. Lors d’un meeting à Kikwit, dans la province du Kwilu, M. Bemba avait associé Joseph Kabila à plusieurs mouvements rebelles et crises sécuritaires du pays, suscitant ainsi une vive controverse dans les milieux politiques.
Selon Jean-Pierre Bemba, Joseph Kabila serait impliqué dans des actions de conspiration et de rébellion, notamment en tant que soutien présumé des milices Mobondo, qui sévissent dans le Grand Bandundu, et du groupe rebelle M23, actif dans l’Est de la RDC. Il accuse également Joseph Kabila de collaborer avec l’Alliance Fleuve Congo (AFC) de Corneille Nangaa, groupe qu’il affirme être soutenu par le Rwanda. Ces accusations ont de quoi surprendre, allant jusqu’à revendiquer des preuves tangibles que M. Kabila aurait orchestré ces actions depuis l’étranger après sa fuite par Lubumbashi et la Zambie.
Face à ces graves allégations, Ferdinand Kambere n’a pas ménagé ses mots. Dans une interview accordée à Radio Okapi, il a qualifié de “fallacieuses” les accusations de Jean-Pierre Bemba. “Tout le monde et n’importe qui se lève pour accuser Joseph Kabila. Cela devient une habitude”, a-t-il déploré. Pointant l’incapacité du régime actuel à gérer les nombreux défis sécuritaires, il affirme que le gouvernement de Félix Tshisekedi s’attache à trouver des boucs émissaires afin de détourner l’attention de son inefficacité.
Kambere a rappelé que les milices Mobondo sont issues de conflits intercommunautaires apparus en 2022, soit bien après la présidence de Joseph Kabila. “À quel moment Joseph Kabila en serait devenu le commanditaire ?” s’est-il interrogé en plaidant que ces accusations manquaient de fondements solides. Pour lui, cette campagne de dénigrement vise principalement à discréditer leur autorité morale et à exacerber les tensions au sein du pays.
Les propos de Jean-Pierre Bemba, tenus avec assurance devant une foule acquise à sa cause, marquent une nouvelle escalade dans le paysage politique congolais. Alors que le pays est confronté à un climat d’insécurité persistant à l’Est, avec des villes clés comme Goma et Bukavu sous le joug d’activités rebelles, certains craignent que ces accusations troublent encore davantage l’équilibre fragile du pays.
Tout en défendant l’image de Joseph Kabila, Ferdinand Kambere appelle le gouvernement à “prendre ses responsabilités” plutôt que d’entrer dans une recherche systématique de coupables. L’affaire soulève aussi des interrogations plus larges : ces accusations participent-elles d’un jeu politique à l’approche des échéances électorales ou traduisent-elles réellement une tentative de révéler des vérités cachées sur les conflits armés ?
Quoi qu’il en soit, l’échange musclé entre ces deux personnalités majeures illustre l’intensité des affrontements politiques en RDC. Dans ce contexte tendu, les Congolais attendent de leurs dirigeants des réponses claires et des approches concrètes pour ramener la paix et la stabilité dans le pays.
Article Ecrit par Chloé Kasong
Source: radiookapi.net