Les nouvelles routes de Mbuji-Mayi, pourtant récemment asphaltées, suscitent déjà des inquiétudes face à leur entretien et à leur assainissement. Le constat est alarmant : le Petit Boulevard Kasaï, situé en ville Miba, est envahi par les herbes, alors que ses bordures disparaissent sous une végétation luxuriante. Pour ne rien arranger, des déchets jonchent la chaussée, ternissant l’image de ces infrastructures pourtant saluées lors de leur inauguration.
Ce phénomène ne laisse pas indifférents les usagers de cette voie de communication. “Cette route est devenue un bijou en quelques jours après plusieurs années dans un état piteux. Voilà seulement maintenant les déchets commencent à l’envahir”, s’alarme un habitant, exprimant son désarroi.
Le problème est loin d’être isolé. Ailleurs dans la ville de Mbuji-Mayi, d’autres routes récentes rencontrent le même sort : broussailles, sables et ordures s’amoncellent, compromettant non seulement leur durabilité mais aussi leur aspect esthétique. Un autre riverain, rencontré sur une avenue touchée par ce fléau, a appelé les autorités à agir : “C’est un problème qui doit être réglé par les autorités communales et urbaines. Nous avons la route, à nous de l’entretenir désormais. Tout ce qui a été fait ne doit pas paraître comme un gaspillage. Nous avons salué la construction des routes, mais nous n’allons pas attendre que le président vienne encore initier des programmes d’assainissement. Même le gouverneur doit s’impliquer.”
Cette situation soulève des questions quant à la gestion de l’investissement réalisé dans cette région. Mbuji-Mayi, chef-lieu du Kasaï-Oriental, avait pourtant bénéficié de projets d’envergure comptabilisant 25,32 km, 35 km et 14 km de routes construites. Cependant, l’absence manifeste de stratégie pour leur entretien risque de réduire à néant tous les efforts consentis.
Ce scénario met en évidence un problème plus global d’entretien des infrastructures dans les villes de la République Démocratique du Congo. Si les routes sont construites sans mesures adéquates pour leur maintenance, les investissements deviennent inefficaces à moyen terme. L’implication des populations locales, combinée à une volonté politique forte, est la clé pour éviter que ces réalisations ne sombrent dans l’oubli. Ces nouveaux défis doivent inciter les décideurs à repenser les stratégies de gestion des voiries urbaines dans une perspective durable et intégrée.
Article Ecrit par Miché Mikito
Source: Actualite.cd