Dans un contexte tendu marqué par la dégradation progressive de la situation sécuritaire à l’Est de la République Démocratique du Congo (RDC) et les dépenses croissantes qu’elle impose, le Président Félix Tshisekedi fait preuve de fermeté sur la gestion “rigoureuse” des finances publiques. Une initiative phare vient appuyer cette volonté : la relance du contrôle a priori, également connu sous le nom de “patrouille financière”, sous la houlette de l’Inspection Générale des Finances (IGF).
Ce mardi 4 mars 2025, Anthony Nkinzo Kamole, directeur de cabinet de l’Inspecteur Général des Finances, a officiellement annoncé le retour de ces missions de contrôle lors d’une réunion avec les mandataires des établissements et entreprises publiques à Kinshasa. Cette mesure, qui intervient suite à une directive du Chef de l’État, marque une étape cruciale dans la lutte pour une gestion efficace de l’économie nationale. Les missions des contrôles a priori concerneront des secteurs critiques tels que les chaînes de dépenses publiques, la mobilisation des recettes, les acquisitions immobilières, les marchés publics, et les avantages divers accordés aux mandataires.
À la suite de sa restructuration et de la nomination de Jules Alingete Key à sa tête, l’IGF s’est distinguée par l’introduction de trois types de contrôle—dont le contrôle a priori ayant prouvé son efficacité face à la corruption et au détournement des deniers publics. En 2023, grâce à la “patrouille financière”, ce dispositif avait permis d’économiser 1,5 milliard de dollars en dépenses irrégulières au sein des entreprises publiques.
La relance de cette patrouille coïncide avec les récentes directives du président Félix Tshisekedi à l’endroit des membres du gouvernement, les appelant à faire preuve d’une responsabilité accrue. Lors de la 33e réunion du Conseil des ministres, il a fermement interdit des actions susceptibles de nuire aux intérêts de la République, allant de la signature précipitée d’arrêtés aux nominations désordonnées au sein des établissements étatiques.
Ce retour aux missions de contrôle a priori s’inscrit dans la stratégie globale visant à améliorer les performances économiques de la RDC. Par ailleurs, l’Inspecteur Général des Finances, Jules Alingete, avait déjà annoncé l’arrêt des missions d’encadrement au sein des entreprises publiques pour permettre à l’IGF de se concentrer davantage sur la mobilisation des recettes au profit du nouveau gouvernement.
En somme, cette décision stratégique mise sur un double objectif : garantir la transparence et l’efficacité dans le secteur public tout en renforçant le cadre financier pour répondre aux défis posés par l’insécurité dans l’Est du pays. Alors que la RDC fait face à des enjeux économiques cruciaux, le retour de la “patrouille financière” promet d’être un outil essentiel pour préserver les ressources publiques et sécuriser l’économie nationale.
Article Ecrit par Amissi G
Source: Actualite.cd