La situation des enseignants dans les zones sous influence de l’AFC/M23, un groupe armé soutenu par le Rwanda, continue de préoccuper en République démocratique du Congo (RDC). Mardi 4 mars 2025, lors d’un briefing conjoint à la presse, la ministre de l’Éducation nationale et nouvelle citoyenneté, Raïssa Malu, a réaffirmé l’engagement de Kinshasa à garantir le paiement des enseignants dans ces régions, malgré les perturbations provoquées par l’occupation de Goma et Bukavu.
La fermeture des banques locales est l’un des principaux obstacles auxquels les autorités congolaises sont confrontées. Cette situation, causée par l’activisme des groupes rebelles, retarde les paiements. “Pour le gouvernement, les enseignants sont les mêmes partout. Nous ne faisons aucune distinction entre les enseignants du Nord-Kivu, du Sud-Kivu, et des autres provinces”, a déclaré Raïssa Malu. Elle a précisé que les fonds nécessaires pour les paiements ont été transférés, mais que leur distribution rencontre des difficultés logistiques en raison des banques fermées, un problème hors de son contrôle.
Face à cette réalité, le gouvernement congolais travaille d’arrache-pied pour trouver des moyens alternatifs de paiements. “Mes collègues du ministère du Budget et des Finances examinent diverses options. L’objectif est de faciliter le versement des salaires malgré les conditions difficiles”, a-t-elle ajouté. La ministre a insisté sur le fait que des solutions sont en cours de discussion pour surmonter les défis liés à l’état actuel des banques et à leur réouverture.
La crise humanitaire dans l’Est de la RDC ne se limite pas aux enseignants. Selon Raïssa Malu, plus d’un million d’enfants, soit précisément 1 108 962, sont affectés par l’insécurité. Ce chiffre alarmant est directement lié à la fermeture de 2594 écoles, dont 1483 au Nord-Kivu et 1111 au Sud-Kivu. Les violences ont conduit à la destruction ou au bombardement de nombreuses infrastructures scolaires, tandis que certaines ont été réquisitionnées par des groupes armés comme bases militaires. Une situation qui ne fait qu’accentuer la vulnérabilité des enfants dans ces zones de conflit.
Le gouvernement se trouve face à un défi immense : rétablir un semblant de normalité éducative dans un climat d’insécurité permanente. L’influence du M23 et du soutien apporté par l’armée rwandaise compliquent toute tentative de résolution. Ce contexte rend urgente la demande d’une solution internationale pour répondre à cette crise humanitaire et sauvegarder l’avenir de milliers de jeunes Congolais.
Alors que le dialogue et les initiatives locales se poursuivent, les attentes de la population restent élevées. Comment garantir un accès à une éducation de qualité dans ces territoires sous tension ? Kinshasa saura-t-elle mobiliser les ressources nécessaires pour répondre à ces besoins pressants ? La situation dans le Nord-Kivu et le Sud-Kivu représente sans aucun doute un test majeur pour les autorités congolaises dans leur quête de stabilité.
Article Ecrit par Yvan Ilunga
Source: Actualite.cd