La Mission de l’Organisation des Nations unies pour la Stabilisation en République démocratique du Congo (MONUSCO) a organisé une initiative significative ce mardi 4 mars, visant à sensibiliser près de 60 jeunes de Bunia sur les dangers de la désinformation. Dans un contexte sécuritaire tendu en Ituri, cette session s’est tenue dans l’enceinte de la base militaire de Ndoromo et marque une étape essentielle dans la lutte contre ce fléau.
Cette initiative, dans une région marquée par des conflits et des tensions, visait non seulement à éduquer mais également à recueillir les suggestions et idées de ces jeunes leaders d’opinion. “Impliquer les jeunes, c’est s’assurer qu’ils deviennent des ambassadeurs d’une information vraie, fiable et porteuse d’espoir”, a déclaré un représentant de la MONUSCO. À travers ce dialogue, l’objectif était clair : enrayer la propagation des rumeurs infondées et renforcer la confiance de la population civile envers la mission onusienne.
Au cours de ces échanges interactifs, un sujet majeur a émergé : le rôle crucial des réseaux sociaux dans la diffusion rapide et massive de fausses informations. Les plateformes numériques, bien qu’utiles pour connecter les individus, deviennent des armes à double tranchant lorsqu’elles sont mal utilisées. Constant Sam Bagalwa, journaliste à la Radio Les Rébatisseurs, a souligné l’importance du rôle des jeunes dans la lutte contre la désinformation, affirmant que leur impact sur la diffusion d’informations crédibles peut être déterminant dans un lieu comme l’Ituri.
Ces sessions de dialogue ont également permis aux représentants de la MONUSCO de répondre directement aux préoccupations soulevées par les participants. Des clarifications ont été apportées par Josiat Obat, chef de bureau de la MONUSCO en Ituri, pour dissiper les doutes et apaiser les tensions persistantes dans l’opinion publique. Son intervention a servi à renforcer l’image de la mission et ses engagements vis-à-vis des communautés locales.
La jeunesse de Bunia, participant à cet échange, représentait un échantillon diversifié, composé d’activistes des droits de l’homme, de journalistes locaux, d’administrateurs de groupes WhatsApp et même de responsables de structures pour jeunes. Leur motivation commune ? Mettre un terme à la désinformation qui gangrène Ituri et rétablir un climat de confiance et de transparence. Cette convergence d’intérêts pour combattre les fausses informations et promouvoir des faits vérifiés est porteuse d’espoir pour une société plus résiliente face aux manipulations médiatiques.
Cette action de la MONUSCO interpelle sur un enjeu plus global : comment, dans un monde ultra-connecté, sensibiliser les masses tout en renforçant les outils de contre-mesures contre la désinformation ? Alors que des régions comme l’Ituri illustrent l’impact direct de cette problématique, les enseignements tirés peuvent guider des actions similaires à travers la République démocratique du Congo et au-delà. Finalement, la lutte contre les fake news n’est pas seulement un problème technologique, mais aussi une bataille pour maintenir la cohésion sociale et préserver la dignité d’institutions telles que la MONUSCO.
Article Ecrit par Chloé Kasong
Source: radiookapi.net