La province du Kwango en République Démocratique du Congo retient son souffle. La cité de Kasongo-Lunda, chef-lieu du territoire éponyme, est en proie à une menace grandissante : des érosions spectaculaires qui grignotent jour après jour les terres de ce site, particulièrement vulnérable. Ces phénomènes naturels, de plus en plus fréquents et violents, ont déjà condamné plusieurs habitations, laissant de nombreuses familles sans abri.
Les chiffres avancés par l’administrateur du territoire, Arsène Kukangidila, donnent une ampleur dramatique à la situation. Ce dernier a identifié plus de dix vastes têtes d’érosion dévorant la cité, sans compter les plus petites. Une problématique qui, selon lui, dépasse les capacités locales et nécessite une intervention urgente des niveaux provincial et national. “Le chef-lieu est situé sur un site érosif. On se débrouille avec des sacs dans la lutte contre ces érosions, mais cela demande plus que des efforts locaux. Cela demande une réponse concertée. Ce sont de grandes têtes d’érosion”, explique Arsène Kukangidila. Non seulement les bâtiments officiels, mais aussi et surtout les maisons des habitants en périphérie sont fortement menacées par ces gouffres destructeurs.
Face à cette urgence, la situation humanitaire commence à devenir préoccupante. Selon Kukangidila, les effondrements successifs ont contraint plusieurs familles à quitter leurs maisons, cherchant refuge où elles le peuvent. La question du logement pour ces sinistrés reste un problème crucial auquel la cité n’a pas les moyens de répondre seule.
Dans un appel à la mobilisation, l’administrateur a lancé un cri de détresse : “Nous demandons l’implication de la province et même du gouvernement central pour protéger les maisons et les ménages, et venir à la rescousse de la population de Kasongo-Lunda”, a-t-il plaidé. Son appel illustre un problème plus large dans la lutte contre les catastrophes naturelles en RDC. Avec des moyens insuffisants et des interventions souvent tardives, les populations des régions reculées sont souvent les laissées-pour-compte face à la furie de la nature.
Ce phénomène vient également poser de sérieuses questions sur les politiques nationales en matière d’environnement et de prévention. Au-delà des solutions d’urgence, c’est une stratégie durable contre les érosions qu’il faudra mettre en place. Kasongo-Lunda, comme tant d’autres, attend des actes pour inverser le cours de l’inexorable.
En attendant, la population espère que cet appel trouvera une oreille attentive dans les hautes sphères du pouvoir. Car, derrière chaque maison détruite se cache une histoire, un foyer et des espoirs en suspens.
Article Ecrit par Miché Mikito
Source: radiookapi.net