Dans un contexte marqué par une agression rwandaise persistante, l’avenir des enfants des provinces du Nord et Sud-Kivu repose sur des fondations fragiles. Ce mardi 4 mars, lors d’un briefing de presse tenu à Kinshasa, la ministre d’État en charge de l’Éducation nationale, Raïssa Malu, a révélé une tragédie éducative d’une ampleur bouleversante. Plus de 2 594 écoles ont dû fermer leurs portes, expulsant 1,4 million d’enfants du système scolaire.
Cette révélation alarmante s’ajoute aux multiples défis que traverse le système éducatif dans les deux provinces. Bombardements, occupation par des groupes armés ou encore l’abri improvisé pour les déplacés : les établissements scolaires sont devenus bien plus que des lieux d’apprentissage. Une situation surréaliste, où une école a même été transformée en cimetière, d’autres ont vu leurs bancs et tableaux volés ou détruits, selon les précisions de Mme Malu.
Cette dégradation inquiétante efface progressivement les progrès réalisés auparavant par le gouvernement pour améliorer les conditions d’apprentissage dans l’Est du pays. “Il est extrêmement dur de voir une école détruite, sachant tous les efforts qu’on met pour en construire une”, a-t-elle déclaré avec émotion. Cette situation ne se limite pas seulement à l’impact physique sur les établissements scolaires : elle affecte également profondément le moral des enfants de ces régions sous occupation rebelle.
Face à cet état des lieux dramatique, la ministre n’a pas manqué de souligner l’urgence d’une action concertée. Elle a plaidé avec vigueur pour la sécurité des enseignants et des élèves, insistant sur la nécessité de restaurer l’autorité de l’État dans cette partie du pays. Selon elle, l’éducation constitue un pilier essentiel pour l’avenir de la République démocratique du Congo, et tout doit être fait pour protéger ce droit fondamental, même dans des circonstances extrêmes.
Cette crise éducative pose une question essentielle : que laisse-t-on aux générations futures si leur accès à la connaissance est condamné par la guerre ? Ce mal profond dans le Nord et Sud-Kivu ne reflète-t-il pas une tragédie plus large, où l’éducation et la paix sont les victimes silencieuses d’un conflit sans fin ?
Pour beaucoup d’observateurs, résoudre ces enjeux nécessitera non seulement la fin des hostilités mais aussi un engagement ferme pour reconstruire un système éducatif capable d’assurer l’avenir de ses citoyens. L’appel de Raïssa Malu résonne donc comme un cri d’alarme : les enfants et les enseignants de l’Est de la RDC ne peuvent pas être laissés pour compte. La bataille pour l’éducation dans cette région doit devenir une priorité nationale incontestable.
Article Ecrit par Yvan Ilunga
Source: radiookapi.net