En République démocratique du Congo, la question de l’unité nationale prend une nouvelle dimension, alors que le Vice-premier ministre de l’Intérieur, Jacquemain Shabani, s’est exprimé ce lundi 3 mars pour dénoncer des campagnes de stigmatisation visant les communautés swahiliphones. Cette manipulation de l’opinion publique, basée sur des accusations et des stéréotypes infondés, selon le ministre, a pour objectif de semer des divisions et des conflits tribaux en pleine période de guerre.
Lors d’une réunion avec les caucus intercommunautaires du Nord-Kivu, Sud-Kivu et de l’Ituri, des régions particulièrement touchées par les conflits armés, le Vice-premier ministre a affirmé que les croyances négatives envers ces communautés n’ont aucune place au sein de la société congolaise. Les membres des caucus ont profité de la rencontre pour exprimer leurs préoccupations face aux attaques et menaces récurrentes qui visent les swahiliphones, notamment sur les réseaux sociaux. Ils ont également rappelé que l’agression extérieure qui frappe la RDC, notamment avec l’occupation de certains territoires par le groupe rebelle M23 soutenu par le Rwanda, affecte toutes les communautés congolaises sans distinction.
Face à cette situation, Jacquemain Shabani a lancé un appel à la solidarité entre les différentes composantes ethniques du pays. « Il est essentiel de promouvoir la coexistence pacifique et la cohésion nationale », a-t-il insisté, ajoutant que le combat contre l’agression ne peut être gagné qu’à travers l’unité nationale. Les tensions exacerbées dans les régions de l’Est, souvent alimentées par des messages incendiaires en ligne, font planer un spectre dangereux sur la stabilité du pays.
Mais peut-on réellement venir à bout de ces divisions culturelles profondément ancrées dans certaines régions du Congo ? Cette question résonne particulièrement dans un contexte où la désinformation devient une arme redoutable pour attiser des haines ethniques. Le gouvernement, à travers des initiatives comme cet échange entre Shabani et les caucus intercommunautaires, semble déterminé à s’attaquer à cet enjeu complexe.
Pour les communautés du Nord et Sud-Kivu ainsi que celles de l’Ituri, ce dialogue avec les autorités représente un espoir de voir leurs préoccupations prises en considération, mais aussi un appel à tous les Congolais à dépasser les clivages pour préserver l’intégrité du pays. La tâche est immense, mais indispensable, si la RDC veut bâtir une paix durable sur les décombres des violences et des préjugés tribaux.
Article Ecrit par Chloé Kasong
Source: radiookapi.net
