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Budget programme en RDC : une réforme essentielle reportée à 2028

Le Réseau panafricain de lutte contre la corruption (UNIS) vient une fois de plus de tirer la sonnette d’alarme en appelant au basculement immédiat vers le budget programme en République démocratique du Congo (RDC). Dans un rapport publié fin février 2025, l’organisation insiste sur l’urgence de réformer la gestion des finances publiques pour favoriser le développement et réduire les inégalités sociales. Pourquoi ce modèle économique est-il crucial pour l’avenir de la RDC ? Quels sont les obstacles qui freinent sa mise en œuvre ?

L’UNIS estime que 80 % des ressources budgétaires devraient être orientées vers des projets d’intérêt public pour maximiser leur impact. Ce passage au budget programme permettrait de faire de la lutte contre le sous-développement une priorité nationale. Actuellement, seulement 20 % des fonds seraient destinés aux dépenses liées aux institutions politiques et à leurs opérations. Malgré les dispositions intégrées depuis 2011 dans la Loi relative aux finances publiques (Lofip), cette transformation reste lettre morte. En dépit des pressions exercées pour une application rapide, le gouvernement continue de solliciter des moratoires auprès du Parlement et reporte cette transition à 2028.

Mais qu’implique concrètement le budget programme ? Contrairement au budget des moyens, cet outil oriente les fonds publics vers des résultats concrets. Chaque secteur se voit responsabilisé dans l’exécution des crédits, ce qui réduit la dépendance envers les ministères du Budget ou des Finances. Adopter cette méthodologie reviendrait à mettre l’accent sur l’efficacité et l’efficience des politiques publiques. Dans son rapport, UNIS note que cela améliorerait considérablement la performance de l’État en responsabilisant les différents acteurs impliqués.

Pour autant, le chemin vers le budget programme n’est pas sans embûches. À en croire Jean-Baptiste Veko, assistant technique au Comité de pilotage et d’orientation de la réforme des finances publiques (COREF), cette réforme nécessiterait un investissement de 150 millions de dollars. Parmi les principaux défis figurent le financement de cette transition et la formation des agents publics à ses mécanismes. Des démarches pilotes dans des ministères stratégiques tels que l’Éducation nationale, la Santé publique, ou encore le Développement rural, permettraient néanmoins de poser les premières pierres de la réforme.

Le Centre de recherches en finances publiques et développement local (CREFDL) avait soulevé ces préoccupations dès juin 2024. Dans une correspondance adressée à la Première ministre Judith Suminwa, le Centre appelait à la création de nouvelles entités, notamment une Direction générale du Trésor et de la Comptabilité publique, afin de rendre ce dispositif opérationnel. Pour le CREFDL, le retard accumulé traduit un manque de vision stratégique et une réaffectation abusive des fonds publics. Les rémunérations faramineuses d’une partie de la classe politique continuent de peser sur le budget national, retardant ainsi toute réforme ambitieuse.

Alors que les décennies écoulent sans avancées significatives, le temps presse pour la RDC de concrétiser ce qui pourrait être un tournant majeur pour sa gestion économique. Avec un modèle comme le budget programme, la RDC pourrait enfin alléger ses défis structurels et amorcer des réformes qui auront un impact réel sur le quotidien des Congolais. La question reste : le gouvernement montrera-t-il un véritable engagement à ce changement ambitieux ou cédera-t-il encore à l’inertie ?

Article Ecrit par Amissi G
Source: Actualite.cd

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Amissi G
Amissi G
Né à Lubumbashi, Yvan Ilunga est un passionné de la richesse culturelle du Congo. Expert en éducation et en musique, il vous plonge au cœur des événements culturels tout en mettant en lumière les initiatives éducatives à travers le pays. Il explore aussi la scène musicale avec une analyse fine des tendances artistiques congolaises, faisant d’Yvan une véritable référence en matière de culture.
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