Le club de la Première division anglaise, Arsenal, a fait un choix qui fait grand bruit. Lundi 3 février, il a officialisé sa décision de ne pas renouveler son contrat de sponsoring avec Visit-Rwanda, suscitant une vague de réactions dans les sphères sportives et politiques. Cette décision, publiée sur le compte X du club londonien, s’inscrit dans une stratégie visant à explorer des partenariats à la fois plus lucratifs et en conformité avec des valeurs éthiques.
Mais au-delà des profits et des éthiques publicitaires, cette résiliation pourrait également s’inscrire dans un contexte géopolitique tendu. En effet, Arsenal évoque explicitement des préoccupations sécuritaires liées à la situation dans l’Est de la République Démocratique du Congo (RDC). Cette région est en proie à une grave instabilité, exacerbée par les accusations portées contre l’armée rwandaise d’appuyer la rébellion du M23. Une situation dénoncée avec force par le gouvernement congolais et particulièrement par la ministre congolaise des Affaires étrangères, Thérèse Kayikwamba Wagner, qui avait d’ailleurs adressé des correspondances officielles aux clubs européens Arsenal, Bayern Munich et PSG pour les exhorter à mettre un terme à ces collaborations controversées.
Depuis son lancement en 2018, ce partenariat estimé à 10 millions de livres sterling (environ 12,7 millions USD) par saison avait permis à Visit-Rwanda de s’offrir une vitrine médiatique puissante grâce à l’exposition mondiale d’Arsenal. Reconduit en 2021, le contrat courait initialement jusqu’en 2025. Mais les récents développements ont visiblement changé la donne, amenant Arsenal à reconsidérer cette collaboration.
Cette rupture s’inscrit aussi dans un contexte de plus en plus sensible parmi les grandes organisations sportives, appelées à faire preuve de responsabilité socio-politique face aux défis globaux. Cette question illustre une intersection entre sport, politique et éthique, posant une question cruciale : jusqu’où les clubs peuvent-ils ou doivent-ils aller pour répondre aux attentes de conformité morale et sociale ? Alors que les autres clubs internationaux ciblés par la diplomatie congolaise, notamment le Bayern Munich et le PSG, n’ont pas encore pris de décisions similaires, le contexte pourrait évoluer rapidement.
En attendant, cette décision d’Arsenal pourrait jeter une lumière nouvelle sur les critères choisis par les grandes institutions sportives à l’heure de nouer des partenariats internationaux. Et ce choix pourrait éventuellement inciter d’autres clubs européens à reconsidérer également leur relation avec Visit-Rwanda et autres sponsors issus de régions politiquement sensibles.
Article Ecrit par Miché Mikito
Source: radiookapi.net
