La semaine écoulée a été riche en rebondissements pour la République Démocratique du Congo, jonglant entre des préoccupations locales et internationales. L’insécurité galopante dans l’est du pays, un boycott politique significatif et des tensions diplomatiques forment une trame complexe illustrant les défis multiples auxquels la RDC est confrontée.
Du côté oriental, la violence qui continue de ravager le Nord-Kivu et le Sud-Kivu demeure un cauchemar pour les populations locales. Depuis le début de l’année, plus de 7 000 personnes ont péri dans ces conflits, selon Judith Suminwa, Première ministre. Une situation qui ne cesse d’alerter l’opinion nationale et internationale. Qui, à ce stade, pourrait nier l’urgence d’une intervention décisive? Médiatrice Menemene, ingénieure en environnement et native de Bukavu, a exprimé sa tristesse face à cette hécatombe : “La violence engendre non seulement des pertes humaines massives, mais aussi des déplacements, des traumatismes et des perturbations économiques durables.” Ses propositions pour relever ces défis incluent des tribunaux spécialisés en justice transitionnelle et des dialogues renforcés avec les voisins de la région
Sur la scène politique, l’ancien président Joseph Kabila n’a pas mâché ses mots en attribuant certains défis actuels à la gestion de son successeur. Un jeu de ping-pong historique qui reflète les tensions continues entre les administrations successives. Cependant, comme Menemene le souligne, réduire les enjeux actuels à cette seule opposition serait simpliste. Les faiblesses structurelles héritées de gouvernements successifs jouent également un rôle non négligeable.
D’un autre côté, la décision de boycotter la Conférence ministérielle de l’OIF à Kigali confirme, une fois encore, les rapports tendus entre la RDC et le Rwanda. Ce boycott, bien qu’il puisse être perçu comme un message diplomatique fort, sera-t-il suivi d’actions concrètes sur la scène internationale? S’il reste isolé, “l’efficacité d’une telle décision pour contraindre le Rwanda reste limitée”, avertit Menemene.
La RDC ne vit pas dans l’isolement, comme en témoigne la gestion des dossiers internationaux résonnant sur la scène africaine. Le cinéma africain a récemment eu son moment d’éclat avec l’ouverture du 29ème FESPACO à Ouagadougou. Cet événement célèbre l’identité culturelle à travers des œuvres cinématographiques riches en contenu social. Pour Menemene, “il représente une plateforme cruciale pour donner une voix au Congo et au reste de l’Afrique.” Un moment d’échange culturel bienvenu, mais également une opportunité pour révéler au monde les talents du continent malgré les défis politiques et sécuritaires qui le minent.
Sur le front international, la Guinée-Bissau et le Soudan du Sud illustrent des tensions électorales qui rappellent celles vécues en RDC dans un passé proche. Tandis que l’un lutte pour garantir la légitimité des prochaines élections présidentielles, l’autre explore les options pour une transition politique inclusive. Ces situations mettent en lumière des questions récurrentes sur le rôle des institutions internationales et africaines dans le maintien de la paix et de la stabilité démocratique au sein de l’Afrique. Les suggestions de Menemene d’une observation électorale stricte et d’un dialogue inclusif dans ces pays trouvent également leur écho dans les attentes des Congolais pour leur propre société.
Ainsi se dessine le tableau complexe de la RDC, où les défis locaux résonnent avec des dynamiques régionales et mondiales. Entre efforts pour stabiliser l’est, querelles internes et implications diplomatiques internationales, un mot d’ordre semble nécessaire : coordination et action forte.
Article Ecrit par Chloé Kasong
Source: Actualite.cd