Kinshasa sera sous les projecteurs du 4 au 6 mars 2025 à l’occasion de la quatrième édition du Forum national sur la vaccination et l’éradication de la poliomyélite en République démocratique du Congo (RDC). Organisé sous le thème “Immunisation, nutrition et lutte contre le cancer du col de l’utérus”, cet événement mettra en lumière les efforts nationaux pour relever les grands défis de santé publique du pays.
Lors d’une annonce officielle faite le 27 février, Roger Kamba, ministre de la Santé publique, de l’Hygiène et de la Prévoyance sociale, a souligné l’importance d’aborder ces problématiques à travers une approche multisectorielle et inclusive. Le forum regroupera des dirigeants nationaux, des gouverneurs et des partenaires du secteur de la santé afin d’intensifier les initiatives existantes. Parmi les priorités : renforcer la vaccination de routine, atteindre les enfants zéro-dose et sous-vaccinés, et éradiquer définitivement la poliomyélite.
Pourquoi associer nutrition et lutte contre le cancer du col de l’utérus à cet événement ? Roger Kamba a répondu de manière claire : “Les vaccins nécessitent un organisme en bon état pour être pleinement efficaces. Avec 48 % des enfants en RDC souffrant de malnutrition, nous risquons de réduire l’efficacité des campagnes de vaccination.” En outre, la lutte contre le cancer du col de l’utérus, principal tueur de femmes en RDC, reste un aspect central. Il a rappelé que cette maladie peut être prévenue grâce à un accès généralisé à la vaccination.
Les enjeux sont immenses. En se référant à la poliomyélite, il a noté une réduction significative des cas recensés ces dernières années : de plus de 500 cas en 2022 à seulement 22 en 2024. “Ces chiffres montrent que l’éradication est possible si les efforts sont maintenus”, a-t-il affirmé avec optimisme.
Dr Polydore Mbungani, coordonnateur du Conseil national de la couverture santé universelle (CNSU), a, pour sa part, mis l’accent sur les défis spécifiques liés à la vaccination dans les zones de conflit. Il a expliqué qu’un plan de riposte, élaboré par l’Institut national de santé publique et le Centre opérationnel d’urgence de santé publique, est actuellement en œuvre. Ce dispositif, mené en collaboration avec des organisations humanitaires, vise à garantir l’accès aux vaccins dans ces régions difficiles d’accès.
Les progrès du gouvernement congolais pour soutenir ce plan sont concrets. En 2024, 8,9 millions de dollars ont été débloqués pour l’achat de vaccins. Ce financement s’accompagne d’innovations introduites dans le Programme élargi de vaccination (PEV), via le Plan Mashako, pour relancer la vaccination de routine à travers le pays.
À travers ce forum, Kinshasa pourrait bien devenir un exemple dans la lutte contre ces graves enjeux sanitaires. Le succès dépendra de la capacité des autorités et des partenaires à agir efficacement et en synergie.
Article Ecrit par Amissi G
Source: Actualite.cd