L’Université de Kisangani (UNIKIS) a récemment été le théâtre d’une initiative singulière visant à raviver le sentiment patriotique et à appeler la population congolaise à défendre la souveraineté nationale. Ce vendredi 28 février, une conférence-débat orchestrée par l’assemblée provinciale de la Tshopo a rassemblé étudiants, scientifiques et acteurs socio-politiques. Cet événement marque le lancement d’une série de mobilisations dans un contexte de tensions accrues à la frontière avec le Rwanda.
Les étudiants, fer de lance de cette initiative, ont montré un enthousiasme palpable face à l’appel à l’action. “Une très belle initiative. En intégrant l’armée, nous avons la possibilité et l’obligation de défendre notre patrie”, a déclaré un étudiant de l’UNIKIS, soulignant l’urgence d’un sursaut patriotique général. Cette prise de conscience intervient à un moment où la République démocratique du Congo (RDC) fait face à des défis sécuritaires persistants, exacerbés par des interventions étrangères.
Matteus Kanga, président de l’assemblée provinciale de la Tshopo, a saisi cette occasion pour insister sur le rôle crucial de l’élite intellectuelle dans la défense nationale. Selon lui, “sans les intellectuels dans l’armée, nous continuerons toujours de subir le même sort.” Il a plaidé pour un changement de paradigme où l’élite congolaise prendrait un rôle central dans la sécurisation du pays. “Les autres sociétés du monde sont guidées par l’élite intellectuelle. Mais la société congolaise, l’élite, est guidée par le commun des mortels. Cette situation doit impérativement changer.”
Cette conférence s’inscrit dans une campagne menée par l’assemblée provinciale pour mobiliser la population contre ce qui est perçu comme une agression rwandaise. Toujours selon Matteus Kanga, le retard chronique dans la prise de conscience collective et l’insuffisance d’équipements militaires pilotés par des nationaux exacerbent les vulnérabilités de la RDC.
Au-delà des discours, cette initiative met en lumière les multiples dimensions du patriotisme, allant de l’implication concrète dans les forces armées à une réflexion sur le rôle des intellectuels dans l’appareil sécuritaire. La Tshopo, en tant qu’épicentre de ce réveil patriotique, pourrait bien tracer la voie pour d’autres provinces de la RDC.
Alors que les tensions régionales persistent, cette mobilisation constituera-t-elle un tournant pour rassembler les Congolais face aux défis actuels? L’histoire jugera, mais ce qui est certain, c’est que la Tshopo a donné le ton.
Article Ecrit par Chloé Kasong
Source: radiookapi.net