À Beni, dans la province du Nord-Kivu, un vent de solidarité souffle en ce début du mois de mars dédié aux droits des femmes. Tandis que d’autres régions multiplient les activités culturelles ou éducatives, les femmes de Beni ont choisi un terrain bien singulier : celui de l’engagement en faveur des forces armées, confrontées à une situation sécuritaire des plus urgentes. Vendredi 28 février, elles ont lancé une collecte de fonds pour soutenir les militaires des Forces armées de la RDC (FARDC) et les combattants Wazalendo engagés dans les affrontements à l’Est du pays.
Cette initiative est née à l’issue d’une réunion pertinente, organisée pour planifier les activités du mois de mars. Ruth Sabuni, cheffe du bureau Genre, famille et enfant, a expliqué la portée de cette action, soulignant qu’il s’agit non seulement d’un soutien matériel mais aussi d’une manière de montrer une solidarité franche et concrète à l’égard des FARDC et des combattants Wazalendo. « Nous, au niveau de Beni, avons décidé de ne pas nous écarter de l’idée du Gouvernement et du contexte sécuritaire difficile que nous vivons dans notre province. C’est pourquoi, ensemble avec toutes les femmes, nous avons convenu que nos actions cadreront avec l’appui à l’effort de guerre contre les atrocités que nous subissons dans notre province, » a-t-elle précisé.
Une déclaration qui témoigne de la volonté de ces femmes à transformer un mois symbolique en une tribune d’action forte et éminemment pragmatique. Plus qu’une simple collecte de fonds, ces femmes comptent étendre leurs initiatives pour dénoncer les atrocités et crimes commis dans les zones touchées par les exactions des rebelles de l’AFC/M23.
Pour Ruth Sabuni et ses consœurs, l’objectif est clair : faire écho à la douleur des habitants et mobiliser pour un soutien tangible à ceux qui se battent sur le terrain pour libérer ces zones du joug des rebelles. Ce geste peut sembler modeste au regard de l’ampleur des défis, mais il aura sans doute un impact moral significatif sur les soldats et combattants qui se battent dans des conditions parfois inhumaines.
Alors que les femmes de Beni montrent l’exemple, cette initiative pourrait inspirer d’autres régions à apporter leur pierre à l’édifice dans cette lutte contre l’insécurité persistante. Par-delà les événements du mois au calendrier bien souvent festif, ces actions traduisent un véritable exercice de résilience et de responsabilité citoyenne au cœur d’une crise humanitaire et sécuritaire qui n’en finit pas dans l’Est de la RDC.
Article Ecrit par Chloé Kasong
Source: radiookapi.net