Depuis l’occupation de la ville de Goma, située dans la province du Nord-Kivu, par des groupes armés, un tableau effrayant des conséquences humanitaires continue de se dessiner. Selon un point de presse tenu ce jeudi 27 février par le ministre de la Santé Publique, Dr. Roger Kamba, accompagné de son collègue de la Communication et Médias, Patrick Muyaya, plus de 8500 personnes ont déjà été enterrées, tandis que plus de 30 corps attendent encore dans les morgues locales. Ces chiffres accablants illustrent une situation de crise sanitaire et humanitaire sans précédent dans cette ville de l’est de la République Démocratique du Congo.
Le ministre de la Santé a également révélé des statistiques impressionnantes sur les blessés enregistrés : 5587 personnes soignées pour des blessures de guerre, toutes victimes du conflit qui a secoué la ville. Des structures médicales locales débordées peinent à répondre à cette explosion des besoins sanitaires, créant un réel défi pour les services de santé publique.
À ces défis s’ajoute une alerte critique concernant les stocks de poches de sang en voie d’épuisement dans cette région. « La situation est vraiment dramatique dans nos structures de soins », a souligné le Dr. Roger Kamba, exprimant ses inquiétudes face à cette urgence croissante. Le gouvernement a néanmoins pris des mesures rapides, expédiant 1200 poches de sang pour répondre à une partie des besoins immédiats, bien que l’objectif final soit de parvenir à 5000 poches pour stabiliser la situation.
Cette distribution salvatrice ne parvient cependant pas à masquer l’ampleur des besoins auxquels la ville de Goma est confrontée. Le conflit armé, désormais responsable des nombreux décès et blessés, continue de perturber la vie quotidienne des citoyens et entrave les efforts de secours. Comment éviter qu’une telle tragédie ne se reproduise ? Quelle réponse durable peut limiter les répercussions de ces heurts meurtriers sur la population civile ?
Les données inquiétantes partagées par le ministre pointent du doigt non seulement les ravages actuels de la guerre mais également la gravité des lacunes structurelles dans le secteur de la santé. La lente répartition des ressources, couplée à l’insécurité constante, rend difficile l’amélioration des conditions dans les hôpitaux et autres établissements de soins.
Alors que le gouvernement poursuivra probablement ses efforts pour acheminer davantage de poches de sang et d’autres formes d’aide humanitaire, une réflexion sur une réponse à long terme s’impose. En cette période sombre pour Goma et l’ensemble du Nord-Kivu, la solidarité nationale et internationale reste plus que jamais indispensable.
Article Ecrit par Amissi G
Source: radiookapi.net
