Goma traverse une période difficile alors que le conflit armé continue de faire des ravages. Lors d’un briefing de presse le jeudi 27 février, le ministre de la Santé Publique, Dr. Roger Kamba, a révélé des chiffres alarmants. Plus de 8500 personnes ont déjà été inhumées par les équipes du ministère de la Santé et de la Protection civile, tandis que plus de 30 corps restent encore dans les morgues de la ville. À ce triste bilan s’ajoutent les 5587 blessés de guerre, également pris en charge par les services de santé locaux.
La situation sanitaire à Goma est décrite comme dramatique. Les structures de soins, déjà fragilisées par la crise, peinent à faire face à l’afflux incessant de blessés. Une inquiétude particulière a été soulevée par Dr. Kamba : le risque imminent de rupture des poches de sang. Ces dernières sont essentielles pour le traitement des blessés graves, notamment pour gérer les pertes de sang massives causées par des blessures de guerre.
Pour répondre à l’urgence, le gouvernement congolais a livré 1200 poches de sang à Goma au cours des derniers jours. Cependant, l’objectif demeure loin d’être atteint : il faudrait au moins 5000 poches pour stabiliser la situation. Cette insuffisance révèle les immenses défis logistiques et humanitaires auxquels le pays est confronté, particulièrement dans des zones de conflit comme Goma.
Ces chiffres donnent un aperçu effroyable de la souffrance humaine provoquée par l’insécurité persistante à Goma. La ville, autrefois un carrefour économique et social important dans l’est de la République démocratique du Congo, est aujourd’hui un symbole de calvaire pour ses habitants. Pourtant, les autorités, à la fois nationales et internationales, doivent redoubler d’efforts pour éviter que la crise sanitaire et humanitaire ne s’aggrave encore davantage.
Le ministre de la Santé a également profité de ce briefing pour rappeler à la communauté internationale l’importance d’apporter une aide soutenue à cette région meurtrie. « La situation est vraiment dramatique dans nos structures de soins », a-t-il déclaré, mettant en évidence les limites des moyens actuels pour répondre à une telle catastrophe.
Les défis ne s’arrêtent pas seulement aux soins d’urgence. La santé mentale des rescapés, la reconstruction des infrastructures hospitalières endommagées, et la formation du personnel médical sont également des priorités à long terme qui méritent une attention immédiate. Alors que le monde observe, la question cruciale reste : combien de temps les habitants de Goma devront-ils endurer cette situation désespérée ?
Article Ecrit par Amissi G
Source: radiookapi.net