Les députés provinciaux des provinces du Kwilu et du Nord-Ubangi exprimant leur mécontentement face à l’absence d’organisation des élections des sénateurs, gouverneurs et vice-gouverneurs dans leurs provinces respectives. Dans une déclaration commune prononcée le mardi 25 février, ces parlementaires ont exigé que la Commission électorale nationale indépendante (CENI) prenne des mesures immédiates pour rectifier la situation, sous peine d’actions concrètes.
La session parlementaire de mars pourrait en effet être marquée par un boycott retentissant. Les élus provinciaux des deux régions ont fermement demandé la publication d’un calendrier électoral au plus tard le 15 mars 2025. Marcel Bagara Nzwambe, porte-parole du groupe, a déclaré : « Nous exigeons à la CENI l’organisation sans délai des élections des sénateurs, gouverneurs et vice-gouverneurs dans les provinces du Kwilu et du Nord-Ubangi. Faute d’un calendrier électoral publié, nous demanderons à nos députés nationaux d’interpeller Denis Kadima pour des explications sur cette discrimination manifeste. »
Le problème s’enracine dans le report des élections législatives nationales et provinciales précédemment annulées dans certaines circonscriptions en raison de soupçons de fraude et de violence. Si ces élections ont bien été réorganisées le 15 décembre dernier, elles n’ont pas permis de rétablir pleinement le processus électoral dans les deux provinces. Résultat : le Sénat demeure incomplet et les gouverneurs ainsi que vice-gouverneurs sont toujours en attente d’élection.
De son côté, la CENI justifie ces retards par un manque de financement pour organiser ces importants scrutins, mais cette explication ne semble plus convaincante pour les élus provinciaux et la population impactée. À l’approche de l’échéance fixée par les députés pour la publication d’un calendrier électoral, l’institution électorale se retrouve sous une pression grandissante.
Ce retard électoral est-il le symptôme d’un dysfonctionnement plus global ? La situation met en lumière les défis auxquels fait face la RDC dans la gestion de ses processus électoraux, mais soulève également des questions sur l’équité et la transparence des opérations. Pourquoi ces provinces semblent-elles plus touchées que d’autres ? Et surtout, comment la CENI compte-t-elle regagner la confiance de l’opinion publique et des élus locaux ?
La résolution prochaine de cette crise électorale est essentielle pour restaurer la légitimité des institutions provinciales et nationales des provinces du Kwilu et du Nord-Ubangi. D’ici là, les prochaines semaines seront déterminantes et suivies avec une attention accrue non seulement par les acteurs politiques, mais aussi par la société civile et les partenaires internationaux.
Article Ecrit par Chloé Kasong
Source: radiookapi.net