Privée d’électricité depuis plus de dix jours, la province du Maniema est plongée dans une profonde crise énergétique. En cause ? Une grève des agents de la Société aurifère du Kivu et du Maniema (SAKIMA), productrice principale d’électricité pour la région. Le conflit résulte de plusieurs mois d’impayés, poussant ces agents à arrêter les activités de la centrale hydroélectrique de Rutshurukuru, située à une centaine de kilomètres de Kindu.
La situation met en lumière une chaîne de dysfonctionnements impliquant la SAKIMA et la Société nationale d’électricité (SNEL). Traditionnellement, la production d’électricité de la centrale est transférée à la SNEL, chargée de la distribution à la population. Cependant, la SNEL affirme n’avoir aucun retard de paiement envers la SAKIMA. Son directeur provincial a demandé l’appui des autorités provinciales pour résoudre ce blocage, tout en déployant un groupe électrogène de 500 KVA pour les heures de forte demande. Une solution provisoire qui ne suffit pas à répondre aux besoins croissants de la population.
Les critiques s’accumulent également envers la gestion de la SAKIMA. Nombreux sont ceux qui pointent du doigt l’absence physique de ses responsables sur le terrain. Actuellement basés à Kinshasa, ces derniers peinent à offrir une réponse adéquate aux nécessités locales. L’élu de Kindu, Ngongo Kitenge, insiste sur la délocalisation de la direction de la SAKIMA au Maniema, une mesure nécessaire selon lui pour garantir le suivi et la résolution des problèmes.
Par ailleurs, des accusations de mauvaise gestion financière s’ajoutent au tableau. Ngongo Kitenge dénonce ainsi un décalage entre les paiements effectués par la SNEL et le non-versement de ces montants pour les salaires des agents de la SAKIMA : « La direction générale de la SNEL à Kinshasa paie ses factures à la direction générale de la SAKIMA chaque mois, mais cet argent n’est pas rétrocédé à la base pour payer les agents », souligne-t-il.
L’inaction des uns et les lenteurs administratives des autres ont conduit à des conséquences dramatiques pour la population du Maniema, qui attend avec impatience le rétablissement de l’électricité. Une rencontre entre le directeur provincial de la SNEL, les élus locaux et le gouverneur a récemment eu lieu, visant à trouver des solutions concrètes. Mais la question persiste : combien de temps cette situation intenable durera-t-elle ? En attendant, la province reste dans l’obscurité, en proie à des difficultés qui touchent aussi bien l’économie locale que la vie quotidienne des habitants.
Article Ecrit par Amissi G
Source: radiookapi.net
