À Bule, dans le territoire de Djugu, une crise de l’eau potable frappe durement une population exténuée déjà par des années de conflits et d’insécurité. Avec l’arrivée récente de plus de 30 000 déplacés, les quelques points de captage d’eau potable, pourtant rares, ne suffisent désormais plus. Cette situation dramatique met en lumière les immenses besoins humanitaires de cette région de l’Est de la République démocratique du Congo (RDC).
Aujourd’hui, l’eau devient un luxe que beaucoup ne peuvent plus se permettre. Un bidon de 20 litres coûte 250 francs congolais, un tarif inabordable pour des déplacés souvent totalement démunis. Ces derniers, dépendants parfois de la générosité des habitants, doivent se résoudre à une quête incessante pour un bien aussi élémentaire que de l’eau. “Au centre commercial de Bule, qui abrite aujourd’hui plus de 100 000 personnes, réparties entre autochtones, commerçants et déplacés, l’accès à l’eau potable est devenu une odyssée quotidienne”, explique Eric Lojunga, le coordonnateur de la société civile locale.
L’insécurité ambiante complexifie davantage les conditions d’accès à cette ressource. Les sources non aménagées, qui pourraient au moins servir pour des usages domestiques, sont situées dans des zones dangereuses et donc largement inaccessibles. Pour les déplacés, cette privation exacerbe leur détresse, déjà marquée par le traumatisme de la guerre et l’incertitude du lendemain. Les femmes et les enfants sont souvent les plus touchés par ce calvaire, car ce sont généralement eux qui ont la charge de trouver de l’eau, une tâche épuisante et parfois périlleuse dans ces conditions.
“Nous passons des journées entières à chercher de l’eau, seulement pour trouver les puits à sec à cause de la forte demande”, déplore une déplacée, mère de trois enfants. Face à cette situation insoutenable, les déplacés et la population locale rappellent que seule une paix durable et des actions concrètes du gouvernement pourront résoudre ce problème majeur. Ils appellent également la communauté humanitaire à intensifier son aide, notamment en matière d’approvisionnement en eau potable et d’assainissement.
Cette crise de l’eau à Bule illustre une fois de plus l’urgence d’agir dans l’Est de la RDC, où la précarité se conjugue avec les conséquences des conflits armés. Pour ces milliers de déplacés, le besoin est clair : non seulement un rétablissement rapide de la paix, mais aussi des mesures d’urgence pour faire face à leur quotidien, afin de restaurer dans un premier temps leur dignité humaine.
Article Ecrit par Amissi G
Source: radiookapi.net