Le plan de réponse humanitaire 2025, récemment dévoilé à Kinshasa par le gouvernement congolais et les partenaires internationaux, trace une voie ambitieuse pour alléger la souffrance dans une République démocratique du Congo (RDC) en crise. Avec des besoins humanitaires atteignant 2,54 milliards USD pour cette année, ce plan entend porter assistance à plus de 11 millions de personnes parmi les 21,2 millions touchées par des crises multiples, dont près de 7,8 millions de déplacés internes. Mais les défis sont titanesques.
L’accent est mis sur des interventions clés visant à couvrir les besoins les plus pressants. Ainsi, 1,5 million d’enfants en malnutrition aiguë bénéficieront d’une assistance vitale, 5 millions de personnes auront accès à l’eau potable, et une lutte renforcée contre des épidémies comme le choléra, la rougeole et le Mpox sera mise en œuvre. Bruno Lemarquis, Coordonnateur humanitaire en RDC, n’a pas mâché ses mots en déclarant : « Tous les signaux d’alerte sont au rouge ». Dans un contexte marqué par des violences exacerbées, la protection des civils, en particulier les femmes et les enfants, figure en tête des priorités stratégiques.
Outre l’assistance immédiate, le plan humanitaire intègre une dimension de résilience. Il s’agit non seulement de permettre le retour des familles déplacées, mais aussi de relancer les moyens de subsistance et de préparer les communautés à faire face aux chocs climatiques, de plus en plus fréquents et dévastateurs.
Ce tableau est cependant assombri par une réalité budgétaire alarmante. En 2024, le financement du plan n’a été assuré qu’à hauteur de 51 %, fragile car dépendant principalement des États-Unis, qui ont contribué à eux seuls à 70 % de l’enveloppe. Ce déficit menace gravement la continuité de l’aide. « Nous sommes à un moment charnière. Sans une mobilisation internationale accrue, les besoins humanitaires exploseront, la stabilité régionale sera davantage menacée, et notre capacité d’intervention sera gravement compromise », a prévenu Bruno Lemarquis.
Ce cri d’alarme illustre l’urgence d’une action collective. La RDC, l’un des pays les plus touchés par les crises humanitaires dans le monde, rappelle une réalité brutale : sans solidarité internationale immédiate, les efforts déployés sur le terrain risquent d’être étouffés par l’ampleur des besoins croissants. C’est un moment de vérité pour la communauté mondiale et ses valeurs fondamentales.
Article Ecrit par Amissi G
Source: radiookapi.net
