À Goma, la panique s’est emparée des écoles publiques et privées suite aux évènements survenus le mercredi 26 février. Des responsables éducatifs appellent à des mesures urgentes pour garantir la sécurité des élèves et du personnel, notamment l’interdiction d’accès aux établissements scolaires des personnes en uniforme militaire et munies d’armes. Leur inquiétude découle de fouilles menées par des rebelles du M23 à la recherche d’équipements militaires supposément abandonnés dans les écoles.
Ces opérations ont généré un vent de panique parmi les élèves et les enseignants, déjà fragilisés par un environnement marqué par les conflits armés. Parallèlement, des rumeurs de recrutements forcés de jeunes ont exacerbé la situation, obligeant plusieurs établissements scolaires à libérer prématurément les enfants pour éviter tout incident. Ce contexte tendu s’est traduit par une faible fréquentation des écoles lors des cours de jeudi matin, alimentant davantage les inquiétudes des parents et des autorités éducatives.
Face à cette situation critique, les responsables de l’Enseignement Primaire, Secondaire et Technique (EPST) ainsi que les directeurs des écoles publiques et privées ont été convoqués à une réunion d’urgence au cabinet du gouverneur, dont la gestion est actuellement assurée par la rébellion. Cette concertation vise à identifier des pistes de solutions pour préserver l’intégrité physique et psychologique des élèves et permettre la continuité de l’année scolaire.
L’Association nationale des écoles privées agréées (ASSONEPA), section du Nord-Kivu, a également organisé une réunion parallèle, réunissant tous les promoteurs et gestionnaires des écoles privées. De telles rencontres soulignent la nécessité d’une mobilisation collective pour faire face à une crise qui va bien au-delà des murs des écoles. Elles interpellent sur les responsabilités partagées pour offrir un minimum de stabilité aux enfants au cœur de cette zone de conflit.
En toile de fond, la ville de Goma reste sous occupation du M23, un contexte qui intensifie chaque jour les défis éducatifs, logistiques et humanitaires auxquels les habitants font face. Cette parenthèse dramatique de l’histoire de la région rappelle l’importance des efforts combinés des autorités civiles, éducatives et même internationales dans des initiatives pour rétablir la paix et sécuriser l’éducation de milliers d’enfants. Car, dans ce chaos, se pose la question : quel espoir offrir à ces jeunes pour construire un avenir prometteur dans un environnement si instable ?
Alors que les rencontres de concertation se multiplient, l’espoir persiste que des dispositions seront prises rapidement pour apaiser les tensions et permettre aux écoliers courageux de continuer à apprendre, même au milieu de l’incertitude.
Article Ecrit par Yvan Ilunga
Source: radiookapi.net
