Le Kongo-Central, l’une des provinces stratégiques de la République Démocratique du Congo (RDC), fait face à une inquiétante crise sanitaire. Dans de nombreuses zones de santé parmi les 31 que compte cette province, l’inaccessibilité des voies de communication complique considérablement la distribution des vaccins, exacerbant une faible couverture vaccinale. Les professionnels de santé alertent sur ce problème chronique qui menace la santé des enfants.
“Dans ma zone, les vaccins ne sont pas disponibles, ce qui explique le faible taux de vaccination”, a déclaré le docteur Justin Lusekua, médecin chef de la zone de santé de Mangembo dans le territoire de Luozi. Sa déclaration met en lumière le désespoir d’une région où les besoins vitaux peinent à être satisfaits.
Le docteur Bonheur Tshiteku, chef de division provinciale à la santé du Kongo-Central, précise que sept zones de santé ne sont tout simplement pas accessibles, parmi lesquelles Kuimba, Kibunzi, Luozi, Mangembo, Kimvula, Nselo, Ngidinga et Kimpangu. Conséquence directe : ces zones ne prennent pas en charge tous les enfants ciblés pour la vaccination, rendant la lutte contre des maladies évitables encore plus complexe. Pourquoi une telle situation persiste-t-elle ?
Pour le docteur José Lumpini, médecin chef de zone de Kimpangu, “l’état impraticable des routes est la première explication. Les vaccins peinent à arriver depuis les antennes ou les bureaux centraux vers les aires de santé. C’est un véritable calvaire logistique, auquel s’ajoute le manque de véhicules nécessaires pour un suivi efficace des activités vaccinales.”
Face à ces obstacles, les solutions proposées semblent encore peu audacieuses. Le docteur Lusekua suggère un renforcement des moyens financiers pour motiver le personnel de santé. “L’augmentation de la prime pour les prestataires de santé est cruciale. Dans les circonstances actuelles, beaucoup hésitent à se rendre vers les aires de santé difficiles d’accès, faute de motivation”, poursuit-il.
La crise sanitaire au Kongo-Central met en lumière des défis bien au-delà de la santé : infrastructures inexistantes, manque de ressources humaines fiables et soutien institutionnel limité. Il devient urgent pour le gouvernement et les organisations partenaires de conjuguer leurs efforts pour rendre ces zones accessibles. La question reste donc posée : jusqu’à quand cette situation intolérable persistera-t-elle ?
Alors que la RDC s’efforce de répondre aux objectifs mondiaux de santé publique, il est impératif que ces zones marginalisées bénéficient de ressources accrues et d’une attention particulière.
Article Ecrit par Amissi G
Source: radiookapi.net