Le handball congolais est en ébullition : la Fédération de handball de la RDC (FEHAND) a annoncé son intention de boycotter la prochaine Coupe d’Afrique des Nations (CAN) de handball sénior messieurs prévue au Rwanda en janvier 2026. Cette prise de position tranchée, exprimée dans une note officielle datant du 21 février, met en lumière les tensions croissantes entre les deux nations.
À travers cette correspondance signée par son président Amos Mbayo, la FEHAND estime qu’il serait inconcevable de participer à une compétition organisée par un pays qualifié de “barbare” et “agresseur” selon ses termes. La situation sécuritaire précaire à l’est de la RDC, imputée en grande partie au Rwanda sur la base de rapports des Nations Unies, est au centre de cette décision. “La RDC, grande nation de handball, riche de ses multiples participations continentales et mondiales, ne saurait être complice par sa présence d’un pays accusé d’actes de barbarie contre son peuple”, peut-on lire dans la note. Cette déclaration est un signal fort dans un contexte où le sport devient le terrain d’expression des tensions régionales.
La FEHAND demande avec insistance la convocation immédiate du Conseil de la Confédération Africaine de Handball (CAHB) pour statuer sur une possible délocalisation de la compétition dans un pays neutre. “Nous ne cautionnerons pas l’invasion rwandaise et sollicitons un changement d’hôte pour cette 27ème édition de la CAN”, a ajouté Amos Mbayo dans cette missive sans équivoque. Ce retrait potentiel serait une première dans l’histoire récente du handball continental.
Cette annonce intervient après que la RDC a marqué les esprits en accueillant avec succès la 26ème édition de la CAN féminine de handball. L’événement, organisé l’année dernière, a été salué pour son professionnalisme et son rayonnement, tandis que le Sénégal s’y inclinait en finale face à l’Angola. Ce contraste entre la fierté d’organiser un événement sportif international et la dénonciation des abus venus d’un voisin est particulièrement révélateur de l’état des relations diplomatiques entre les deux pays.
Cette posture de la FEHAND pose une question importante : le sport peut-il continuer à être un domaine déconnecté des conflits politiques et sécuritaires ? Pour la RDC, ce n’est manifestement plus le cas. Ce boycottage annoncé souligne la complexité de coincider idéal sportif et réalité politique. Le Conseil de la CAHB acceptera-t-il de revoir l’attribution de la compétition pour apaiser les tensions ? L’avenir du handball africain se jouera aussi dans les négociations des coulisses.
Article Ecrit par Miché Mikito
Source: Actualite.cd