À Kinshasa, la question du rôle des femmes dans la sphère politique continue de susciter des débats passionnés, notamment en cette période de crise multidimensionnelle traversée par la République démocratique du Congo. Le rôle crucial des femmes ne se limite pas uniquement aux institutions, mais s’étend également aux dynamiques sociales et économiques du quotidien des Congolais, ce qui en fait une thématique centrale pour le développement et la stabilité nationale.
Marie-Claire Mbuyi, entrepreneuse et militante des droits des femmes, tire la sonnette d’alarme. Selon elle, l’absence flagrante des femmes dans les instances décisionnelles freine les avancées nécessaires pour résoudre les crises, particulièrement dans l’Est du pays. “Nous devons être actrices du changement et non simples spectatrices. La politique est un engagement pour un Congo plus équitable”, affirme-t-elle, estimant que seule une implication féminine renforcée pourrait véritablement contribuer à un avenir meilleur.
Astride Lema, enseignante et membre d’une ONG locale, partage cette perspective. Elle perçoit la politique comme un puissant outil pour transformer la société et plaide pour une sensibilisation accrue des jeunes et des hommes à la nécessité d’inclure les femmes dans la gestion des affaires publiques. “Dans le contexte actuel marqué par des conflits tragiques, notamment à l’Est, le rôle des femmes dans les processus de paix est inestimable”, déclare-t-elle. Selon elle, intégrer les femmes dans les négociations pourrait même être un facteur-clé de stabilisation.
D’autres voix, comme celle de Bebedi Antoinette, commerçante au marché de Ngaba, rappellent le poids de la guerre et de l’instabilité sur le quotidien des femmes. Elle demande une représentation accrue dans les sphères gouvernementales pour permettre un changement concret. “Les femmes sont au cœur de la réalité du terrain, mais elles doivent aussi avoir un siège à la table des décisions”, insiste-t-elle.
Pour N’Zinga Ntonto Pierrette, étudiante en droit, les femmes doivent impérativement être impliquées dans la reconstruction du pays. “La résolution des conflits nécessite un leadership féminin fort et inspirant”, affirme-t-elle, tout en soutenant que les femmes peuvent jouer un rôle déterminant dans la réconciliation nationale.
Aline Mosa, quant à elle, met en lumière l’impact de l’exclusion féminine sur les décisions politiques. “Les femmes sont prête à agir si elles ont les moyens d’accéder à des responsabilités au plus haut niveau”, dit-elle, en soulignant leur rôle fondamental en période de crise.
Enfin, Claire Mbwizi, maraîchère, et Priscille Lonji, médecin, rappellent que le rôle politique des femmes dépasse les considérations économiques ou institutionnelles. Claire insiste sur la nécessité de réformes politiques prenant en compte les besoins des femmes, tandis que Priscille attire l’attention sur l’urgence d’offrir une action politique centrée sur les besoins médicaux en période de guerre, notamment pour les femmes victimes de violence sexuelle.
Ces témoignages montrent une aspiration commune des Kinoises : une participation accrue des femmes à la vie politique pour répondre aux crises et bâtir un avenir durable pour la RDC. Leur discours résonne comme un appel à l’action pour redessiner les contours d’une participation politique inclusive et dynamique.
Article Ecrit par Chloé Kasong
Source: Actualite.cd