Les lycéens de Goma, dans la province tourmentée du Nord-Kivu, s’attellent aux examens du premier semestre scolaire dans un climat particulièrement tendu. Une scène presque irréelle : des élèves remplissant leurs feuilles de réponse alors que, non loin de leur école, les bruits de la guerre grondent encore. Ce contexte sécuritaire instable, causé par la guerre et l’occupation de la région par les rebelles du M23, rend ces évaluations d’autant plus éprouvantes.
Ces épreuves, initialement prévues pour janvier, avaient été repoussées à cause des affrontements et de la suspension des activités scolaires engendrées par ces troubles. Ce retard a eu des répercussions sur le moral et la préparation des élèves. Leur retour en classe, deux semaines à peine avant ces examens, a été annoncé de manière précipitée, marquant un tournant inattendu dans leur année académique.
« Avec cette situation, nous avons été surpris de devoir retourner à l’école. On n’a pas vraiment eu le temps de bien se préparer », confie un élève visiblement désorienté, ajoutant que beaucoup d’autres n’ont peut-être pas eu l’opportunité de se concentrer pleinement. Cependant, les élèves finalistes, porteurs de tous les espoirs de leurs familles, tiennent à décrocher leur diplôme d’État, symbole d’une réussite académique malgré ces circonstances adverses.
Les parents et responsables scolaires multiplient les initiatives pour encourager ces jeunes à surmonter les obstacles. Une résilience remarquable se dessine dans ce combat quotidien, mêlant désespoir et détermination. Mais la question demeure : comment aller de l’avant quand l’ombre de l’insécurité plane constamment sur votre éducation ?
Dans ce climat tendu, Goma devient malheureusement une illustration poignante des défis auxquels fait face l’éducation dans les zones de conflit en République Démocratique du Congo. La chute de Goma sous les coups des rebelles du M23, soutenus par le Rwanda, souligne une crise qui dépasse le cadre scolaire. Et pourtant, au cœur de ces épreuves, ces jeunes élèves rappellent que l’éducation reste une arme de résilience et d’espoir face au désordre et à la peur qui imprègnent leur quotidien.
Article Ecrit par Yvan Ilunga
Source: radiookapi.net