Le Programme Alimentaire Mondial (PAM) a lancé un cri d’alarme face à une situation humanitaire de plus en plus préoccupante dans l’est de la République Démocratique du Congo (RDC). Déjà fragilisée par des conflits récurrents, cette région doit à présent faire face à des actes de pillages qui compromettent l’accès à l’aide alimentaire vitale. Les entrepôts du PAM à Goma, puis à Bukavu, ont été ciblés en l’espace de quelques semaines, mettant en péril des stocks destinés aux populations les plus vulnérables.
« Le PAM condamne le pillage de nos entrepôts à Bukavu, au Sud-Kivu, dans l’est de la RDC au cours du week-end. Les réserves alimentaires vitales stockées étaient destinées à fournir un soutien vital aux familles les plus vulnérables, qui sont maintenant confrontées à une crise humanitaire croissante », a déclaré l’organisation des Nations Unies. Face à cette situation, le PAM a réitéré son engagement à reprendre l’aide dès que les conditions sécuritaires le permettront.
Cette escalade de violence, marquée également par des affrontements continus et des déplacements massifs de populations, aggrave une situation humanitaire déjà dramatique. D’après les estimations, près d’un million de personnes ont été déplacées ces derniers mois, et les besoins en aide humanitaire ne cessent de croître. Les routes permettant l’acheminement de cette aide sont coupées, exacerbant davantage les souffrances des populations locales. Le Royaume-Uni s’est joint aux appels internationaux urgents en demandant le rétablissement immédiat d’un accès humanitaire dans les zones affectées.
La détérioration des conditions dans l’est de la RDC a suscité une condamnation unanime de la communauté internationale. Lors de la 37ᵉ session spéciale du Conseil des droits de l’homme à Genève, Bintou Keita, représentante spéciale du secrétaire général de l’ONU en RDC, a notamment exprimé sa vive inquiétude. Elle a insisté sur la nécessité d’ouvrir l’aéroport de Goma pour permettre un accès humanitaire et évacuer les blessés.
Par ailleurs, des organismes internationaux tels que Global Protection Cluster (GPC) et le Programme des Nations Unies pour le Développement (PNUD) continuent de tirer la sonnette d’alarme sur l’aggravation de la crise. Les familles déplacées et celles qui tentent de retourner chez elles peinent à assurer leur subsistance. Selon OCHA, de nombreuses communautés manquent de réserves alimentaires de base, tandis que les cultures et provisions ont été dévastées par les groupes armés.
Dans ce contexte, la voix du PAM résonne comme un rappel urgent : il est impératif que toutes les parties au conflit respectent le droit international humanitaire pour protéger les civils et garantir un accès sans entraves à l’aide humanitaire. Alors que les appels au dialogue se multiplient, la crise humanitaire dans l’est de la RDC met en lumière les besoins criants d’une réponse globale et coordonnée afin d’éviter une catastrophe de plus grande envergure.
Article Ecrit par Amissi G
Source: Actualite.cd
