L’Union nationale de la presse du Congo (UNPC) a pris une initiative louable dans la province du Nord-Kivu, une région particulièrement sensible de la République Démocratique du Congo. En organisant une rencontre de sensibilisation le lundi 17 février, cette structure, par le biais de son antenne de Beni, a rassemblé une cinquantaine de journalistes, blogueurs et influenceurs pour attirer leur attention sur les dangers de la désinformation en période de conflit armé. Une démarche qui, à l’ère des fausses nouvelles omniprésentes, revêt une importance cruciale.
Collaborant avec l’ONG Benevolencia et Media for Dialogue, l’UNPC a abordé une problématique délicate mais incontournable. Mustafa Mulonda, responsable de l’antenne locale de l’UNPC, a mis en lumière l’une des réalités actuelles du journalisme à Beni, où des lignes de division apparaissent de manière alarmante parmi les professionnels de l’information. « Nous avons constaté qu’il y a des journalistes pro-M23… et d’autres, que nous appelons patriotiques, pro-gouvernementaux. Ce que nous demandons, c’est de rester professionnels et de respecter les faits », a-t-il déclaré. Cette polarisation, dans un contexte déjà fragilisé par les affrontements, illustre à quel point la profession journalistique joue un rôle critique, non seulement dans la diffusion des informations, mais aussi dans la perception du conflit par les populations locales.
Jonas Kasereka, représentant de l’ONG Benevolencia, est allé plus loin en rappelant aux participants le rôle social qu’ils sont censés jouer. Dans son intervention, il a réaffirmé que « le journaliste doit être du côté de sa profession. Il doit s’assurer qu’une information serve le bien de la communauté, qu’elle apaise les tensions au lieu de les attiser. » Des propos qui résonnent avec une urgence croissante : celle de garantir qu’en temps de guerre, l’information reste un outil de cohésion plutôt qu’un carburant pour les divisions.
Il convient également de noter la participation virtuelle d’un invité spécial : le porte-parole des opérations militaires conjointes FARDC-UPDF dans le Grand Nord-Kivu. Sa prise de parole a apporté une perspective militaire au débat, ajoutant une dimension significative à cet événement.
Alors que la région continue de faire face à des défis sécuritaires et sociaux majeurs, des initiatives comme celle de l’UNPC viennent rappeler que la reconstruction passe aussi, et surtout, par la qualité et la responsabilité des informations transmises. Dans un monde où la désinformation gagne du terrain, le respect des règles déontologiques du journalisme pourrait bien être l’outil indispensable pour renforcer la résilience des communautés.
Article Ecrit par Amissi G
Source: radiookapi.net
