Situé à une dizaine de kilomètres de Mahagi centre, dans le territoire de Mahagi, Ituri, le centre de santé de “Mahagi-douane Apanzudu” fait face à de graves défis qui entravent son bon fonctionnement. Construit et équipé en 2014 par le contingent bangladais de la MONUSCO, ce bâtiment, qui a une capacité d’accueil d’une vingtaine de malades, est aujourd’hui en proie à des conditions déplorables qui rendent difficile une prise en charge optimale des quelque 14 000 habitants environnants.
Le centre de santé est constitué de trois compartiments, mais le temps et les conditions environnementales n’ont pas été cléments. Exposé à la poussière soulevée par les centaines de véhicules qui empruntent chaque jour la route nationale 27 menant à la douane de Mahagi-Goli, le bâtiment montre des signes évidents de vétusté, comme l’usure de sa peinture blanche. Malgré la présence de quelques lits, matelas et matériel médical laissés par les soldats bangladais, ces équipements sont aujourd’hui largement hors d’usage, souligne Pirwoth Utembi, infirmier du centre.
“Depuis 2014, nous essayons de maintenir les activités avec les moyens du bord. Nous avons des services de pédiatrie, de maternité et un laboratoire fonctionnel. À l’époque de l’ouverture, des équipements comme des lits et un microscope, ainsi que des médicaments, nous avaient été offerts, mais aujourd’hui, ces matériels ne répondent plus aux besoins”, explique l’infirmier. Celui-ci plaide avec insistance pour un renfort en matériel et pour la construction d’un nouveau bâtiment dédié à la maternité.
Un autre problème fondamental persiste depuis la création du centre de santé : l’absence totale d’un accès à l’eau potable. Les équipes médicales et les patients dépendent des eaux de pluie ou se ravitaillent à partir d’un puits situé hors du site. Une situation qui compromet les conditions sanitaires déjà précaires.
De plus, aucun membre du personnel médical n’est mécanisé ni pris en charge par l’État, ajoutant une pression supplémentaire sur ce centre vital pour la santé des habitants. L’absence de soutien gouvernemental met en péril un service pourtant essentiel pour les milliers de personnes de cette région enclavée.
Face à ces défis, il devient urgent d’améliorer les infrastructures et d’assurer un soutien matériel et humain pour cette institution. L’accès aux soins de santé de base étant un droit fondamental, cet appel à l’aide ne devrait pas rester lettre morte. Que serait une nation, si ses citoyens n’ont pas de quoi assurer leur propre survie en termes de soins de santé?
Article Ecrit par Amissi G
Source: radiookapi.net
