À Mbuji-Mayi, dans la province du Kasaï-Oriental, le mécontentement des agents de la Commission nationale de prévention routière (CNPR) monte en flèche. Près de cinquante d’entre eux réclament avec insistance leur inscription sur les listes de paie, leur salaire accumulé depuis près de neuf ans ainsi que leurs primes pour services rendus.
Dans un mémorandum adressé au ministère des Transports, Voies de communication et Désenclavement, ces agents rapportent qu’ils ont été intégrés à la CNPR depuis 2016, après avoir été recrutés comme volontaires. Cependant, ils n’ont jamais bénéficié ni de frais de fonctionnement, ni de salaires, ni de primes. Une situation qui les plonge dans une détresse économique et sociale difficilement tenable. Pour beaucoup, il s’agit d’une injustice criante qui ne cesse de s’aggraver avec le temps.
Roger Tshilombo, directeur provincial de la CNPR dans le Kasaï-Oriental, a confirmé que ces agents ont bien été recrutés en tant que volontaires. Il précise toutefois que des démarches sont en cours afin de régulariser leur statut. Mais ces promesses tardent à se concrétiser, accentuant la frustration des agents concernés. Ces derniers se sentent abandonnés dans un système qui, selon eux, les exploite sans contrepartie.
Les agents de la CNPR à Mbuji-Mayi dénoncent une situation paradoxale : alors qu’ils travaillent activement pour la sécurité routière, un domaine crucial dans une province où les infrastructures restent précaires, ils ne sont pas rémunérés pour leur dévouement. Cette crise soulève également des questions plus larges sur la gestion des ressources humaines au sein des institutions publiques en République démocratique du Congo.
Cette affaire met en lumière un problème de fond dans la gouvernance administrative et l’organisation des services publics en RDC. À l’échelle nationale, elle démontre à quel point la situation des travailleurs volontaires ou non permanents reste nébuleuse, les procédures de mécanisation semblant souvent lentes et opaques. Les habitants de Mbuji-Mayi et de nombreuses autres régions attendent des réponses rapides et tangibles sur ce genre d’enjeux.
Tandis que le ministère concerné reste silencieux pour l’instant, cette mobilisation des agents pourrait être le début d’un mouvement social plus vaste pour les droits des travailleurs mal rémunérés, voire non rémunérés, en RDC. Quelles solutions le gouvernement apportera-t-il à cette situation ? Les signes d’une prise en charge sérieuse pourront-ils tourner la page d’un malaise profond qui mine, chaque jour, la confiance envers les institutions de l’État ?
Article Ecrit par Chloé Kasong
Source: radiookapi.net