La zone de santé de Bokoro, située dans la province de Mai-Ndombe en République démocratique du Congo (RDC), est confrontée à une situation sanitaire critique. En l’absence d’infrastructures viables et d’équipements médicaux adéquats, les structures de soins peinent à répondre aux besoins croissants d’une forte population demandeuse. Selon le Dr Papy Ilabi, médecin chef de la zone, ces défis posent des obstacles majeurs à l’accès aux soins pour des milliers d’habitants.
Les hôpitaux secondaires présents dans la région, bien qu’en nombre croissant, souffrent d’un cruel manque d’équipements. “Même un médecin qualifié et expérimenté est limité par l’absence de matériel médical approprié”, déclare Dr Ilabi. Outre ce problème d’équipement, aucun dépôt pharmaceutique certifié n’est disponible pour ravitailler les centres de santé. “Nous estimons que les médicaments utilisés ne sont pas toujours de qualité optimale, ce qui démotive les professionnels de santé et fragilise davantage le système”, ajoute-t-il.
À cela s’ajoute la question de la rémunération des agents. Sur plus de 1000 agents de santé opérant dans la zone, seulement 400 sont actuellement alignés pour bénéficier d’une prime de risque et d’un salaire, laissant une majorité du personnel dans une précarité financière intenable. “Ces conditions de travail alarmantes compromettent non seulement la motivation du personnel, mais aussi l’efficacité globale des soins dispensés”, plaide le Dr Ilabi.
Située à la rive gauche de la rivière Lukenie et au sud-est de Kutu, le chef-lieu du territoire, la localité de Bokoro reflète les défis politiques et économiques de la RDC en matière de santé publique. Malgré les appels incessants adressés au gouvernement congolais pour améliorer les infrastructures, les approvisionnements et les conditions des agents de santé, peu de solutions concrètes ont été mises en œuvre.
La situation de Bokoro met en lumière un problème plus vaste dans la gestion des ressources sanitaires en RDC. À l’ère où le monde investit massivement dans l’amélioration des systèmes de santé, le soutien des autorités et des partenaires internationaux pourrait faire toute la différence pour des communautés isolées et oubliées comme celle de Bokoro. Serait-il temps pour un sursaut d’action politique afin d’éviter une crise humanitaire plus grave ?
Article Ecrit par Amissi G
Source: Actualite.cd