Lors de la Conférence de Munich sur la sécurité, le président de la République Démocratique du Congo, Félix Tshisekedi, a lancé un vibrant appel à l’action à l’Union africaine (UA). Confronté à une crise sécuritaire majeure dans l’Est de son pays, où les rebelles du M23 continuent leur offensive malgré les appels répétés au cessez-le-feu, le chef de l’État congolais a souligné l’urgence d’une intervention concrète de la part de l’organisation panafricaine.
“L’Union africaine ne peut plus se contenter de simples déclarations. Elle doit assumer son rôle et mettre en œuvre des sanctions contre les agresseurs”, a déclaré M. Tshisekedi, insistant sur l’importance d’une réponse rapide à cette crise qui menace non seulement la stabilité de la RDC mais aussi celle de l’ensemble de la région. Le président congolais a particulièrement pointé du doigt le soutien présumé du Rwanda au groupe armé M23, qualifiant cette situation “d’agression directe” et appelant l’UA à agir avec fermeté pour contraindre Kigali à changer de cap.
Dans ce contexte délicat, la Première ministre congolaise, Judith Suminwa, participe parallèlement à une réunion du Conseil de paix et de sécurité de l’UA à Addis-Abeba. Cette initiative s’inscrit dans une stratégie coordonnée visant à sensibiliser les dirigeants panafricains à l’ampleur de la crise dans l’Est de la RDC. M. Tshisekedi a d’ailleurs insisté sur la nécessité pour l’Union africaine de se coordonner avec d’autres organisations régionales comme la Communauté de développement d’Afrique australe (SADC) et la Communauté d’Afrique de l’Est (EAC). “Nous ne pouvons pas tolérer des initiatives dispersées. Il est temps que l’Union africaine impose une ligne claire”, a-t-il ajouté.
Sur le plan humanitaire, les chiffres sont alarmants. Avec des millions de déplacés fuyant les violences dans l’Est, le président congolais a appelé l’Union africaine à mobiliser ses partenaires internationaux pour répondre à cette tragédie humaine. “Ce qui se passe dans l’Est de la RDC est une tragédie humaine qui mérite une réponse immédiate”, a-t-il martelé, rappelant l’urgence d’une intervention coordonnée.
À ce jour, l’Union africaine n’a pas encore officiellement réagi aux attentes exprimées par le président de la RDC. Ce silence amplifie les interrogations sur la capacité de l’organisation panafricaine à répondre efficacement aux défis sécuritaires et humanitaires de cette envergure. Une chose est certaine : les attentes de Kinshasa envers l’UA sont désormais élevées et déterminées. L’avenir de la sécurité et de la stabilité régionale pourrait dépendre des pas que cette institution choisira d’emprunter.
Article Ecrit par Chloé Kasong
Source: Actualite.cd
