Les tensions montent d’un cran entre le gouverneur intérimaire du Kwilu, Félicien Kiway, et l’Union pour la Démocratie et le Progrès Social (UDPS), principal parti au pouvoir en République Démocratique du Congo (RDC). À la veille d’une manifestation pacifique prévue le 18 février dans la ville de Bandundu, l’UDPS accuse le gouverneur de mauvaise gestion et d’insubordination.
Les accusations portées par le parti présidentiel sont graves : gestion par défi, violation des consignes du Vice-Premier ministre et ministre de l’Intérieur, ainsi que des actes qualifiés de règlements de comptes et de révocations arbitraires des agents. Giresse Mubangu, président de la ligue des jeunes de l’UDPS Bandundu, affirme : « La province est plongée dans une situation chaotique depuis qu’il est en fonction. Nous sollicitons sa suspension immédiate pour mettre un terme à la gabegie financière et à la mauvaise gouvernance. »
L’UDPS exige non seulement la suspension de Félicien Kiway, mais aussi l’organisation rapide des élections des membres du bureau définitif de l’Assemblée provinciale, des sénateurs et du gouverneur titulaire.
De son côté, le gouvernement provincial rejette en bloc l’ensemble de ces accusations. Le porte-parole du gouverneur, Me Alpha Luma, minimise les revendications de l’UDPS en les qualifiant de querelles de poste. Selon lui, le véritable problème serait une revendication d’un poste au sein de la Direction générale des recettes du Kwilu (DGREK) par l’UDPS, en opposition à l’allocation de ce poste au Parti Lumumbiste Unifié (PALU/Mazenga) par l’ancien gouverneur Itsundala.
« Cette marche pacifique a une portée constitutionnelle mais ne reflète pas une réalité sur le terrain. Les accusations de mauvaise gestion ne sont qu’un écran de fumée pour couvrir un différend autour d’un poste administratif », martèle Me Alpha Luma. En parallèle, il rappelle l’engagement prioritaire de la province au soutien des Forces Armées de la République Démocratique du Congo (FARDC) dans leur lutte face à l’agression rwandaise.
Alors que la date prévue pour la manifestation approche, les habitants de Bandundu et l’ensemble de la province observeront avec attention cette passe d’armes politique entre l’UDPS et la gouvernance provinciale. La manifestation pacifique du 18 février pourrait-elle faire évoluer un statu quo déjà tendu ? Seule l’issue de ces différends politiques nous le dira.
Article Ecrit par Chloé Kasong
Source: Actualite.cd