La ville de Goma au Nord-Kivu, déjà fragilisée par les violences armées, fait face à une inquiétante recrudescence de cas de Mpox et de choléra, a révélé Roger Kamba, ministre de la Santé, Hygiène et Prévoyance sociale, lors d’une conférence de presse tenue ce jeudi 13 février. La crise sanitaire prend une dimension alarmante, mêlée à une insécurité persistante qui compromet gravement la réponse médicale.
Selon les autorités sanitaires, 143 cas confirmés de Mpox étaient pris en charge dans divers centres de santé de Goma, Karisimbi et Nyiragongo. Cependant, les combats acharnés entre les forces armées de la RDC et les rebelles du M23 ont forcé l’évasion de ces patients. À ce jour, seuls 33 patients ont été retrouvés et réinternés. « Cela signifie malheureusement que nous exposons notre population à des contaminations que nous ne maîtrisons pas encore », a souligné le ministre Roger Kamba.
En parallèle, un afflux de cas de choléra a été enregistré dans Goma, avec 98 cas signalés. Cette résurgence est attribuée à la présence de corps en décomposition abandonnés dans certaines zones de la ville. Une telle situation reflète les défis sanitaires multiples auxquels Goma est confrontée, notamment en raison des violences et des déplacements de population massifs.
Le ministre a également mis en lumière le manque criant de personnels de santé aptes à intervenir dans ces zones sous tension. « Nos équipes médicales, déjà épuisées par un rythme soutenu, travaillent sans relâche. Nous négocions actuellement pour envoyer d’autres médecins et infirmières, mais seulement si des garanties sécuritaires sont mises en place », a-t-il précisé.
En complément de la lutte contre le Mpox et le choléra, la surveillance épidémiologique reste une priorité. Les équipes de santé continuent de se mobiliser pour prévenir la survenue d’autres épidémies telles qu’Ebola et Marburg, déjà signalées dans des pays voisins. Néanmoins, l’insécurité actuelle demeure une entrave sérieuse à toute réponse efficace.
Ces révélations soulignent une fois de plus la complexité de combiner une réponse sanitaire robuste avec une gestion sécuritaire dans une région aussi instable. La communauté internationale, les acteurs humanitaires ainsi que les leaders locaux sont appelés à intensifier leurs efforts pour éviter une catastrophe sanitaire dans le Nord-Kivu.
La population de Goma, quant à elle, reste dans l’incertitude, espérant des jours meilleurs où la sécurité sanitaire ne serait plus entravée par les conflits armés. Une question subsiste : combien de temps encore cet équilibre fragile peut-il tenir sans une intervention significative des parties prenantes ?
Article Ecrit par Amissi G
Source: Actualite.cd
