Lors de la prestigieuse Conférence de Munich sur la Sécurité, ce vendredi, le président de la République démocratique du Congo, Félix Tshisekedi, a une nouvelle fois utilisé son rôle de chef d’État pour attirer l’attention sur la crise sécuritaire qui ravage l’Est de son pays. Avec des mots chargés d’émotion et de frustration, il a critiqué ce qu’il perçoit comme une inégalité de traitement dans les crises mondiales, prenant pour exemple la situation en Ukraine. “Quand on regarde notre situation à côté de celle de l’Ukraine et de la Russie, on croirait être dans deux mondes différents. Pourtant, il s’agit du même type d’agression”, a-t-il dénoncé avec fermeté.
Cette déclaration appuie la vision de Tshisekedi sur un “multilatéralisme en panne”, où certaines crises reçoivent une attention disproportionnée par rapport à d’autres. En réponse à la menace posée par le mouvement rebelle M23, soutenu selon Kinshasa par le Rwanda, le président congolais a exhorté les puissances occidentales, notamment l’Union européenne et les États-Unis, à intensifier leurs pressions diplomatiques et économiques sur Kigali. Il a plaidé pour des sanctions du même ordre que celles imposées à la Russie pour son invasion de l’Ukraine. La question est claire : pourquoi un tel décalage dans la réponse internationale?
Dans son discours, Tshisekedi a également lancé un cri d’alarme sur le pillage des ressources naturelles de la RDC, qualifié d'”hypocrisie économique”. Selon lui, de nombreuses multinationales continuent d’acheter des minerais stratégiques volés à la RDC via des canaux illégaux opérant depuis le Rwanda. “Il est inadmissible que des multinationales continuent d’acheter des ressources pillées en RDC via le Rwanda. Nous demandons des mesures claires et contraignantes pour interdire ces transactions”, a-t-il martelé, rappelant l’urgence de réglementations plus strictes.
Sur le plan humanitaire, Félix Tshisekedi n’a pas manqué de rappeler l’amplitude de la catastrophe qui frappe son pays. Avec des millions de déplacés en quête de survie, il a imploré l’Occident de mobiliser une aide internationale immédiate. “Nous faisons face à une catastrophe humanitaire qui s’aggrave chaque jour. Nous avons besoin d’un engagement fort et immédiat”, a-t-il insisté, ajoutant une tonalité poignante à son intervention.
Jusqu’à présent, ni l’Union européenne ni les États-Unis n’ont officiellement réagi aux nouvelles attentes exprimées par Kinshasa. Reste à voir si cet appel à une mobilisation internationale, aussi bien sur le plan politique qu’humanitaire, saura briser l’indifférence ressentie par le leader congolais. Car, selon lui, le temps presse et chaque jour d’inaction renforce la gravité de la crise humanitaire et sécuritaire dans la région. En attendant une réponse claire de la communauté internationale, la RDC demeure suspendue entre espoir et incertitude.
Article Ecrit par Chloé Kasong
Source: Actualite.cd