Environ 100 000 personnes ayant regagné leurs localités d’origine dans le territoire de Kalehe, au Sud-Kivu, se trouvent aujourd’hui sans abri ni services essentiels, révélant une crise humanitaire de grande ampleur. C’est ce qu’affirme le Haut-Commissariat de l’ONU pour les réfugiés (HCR), constatant une situation où des milliers restent bloqués dans des sites dégradés ou des communautés d’accueil débordées. Comment reconstruire une vie digne dans un tel contexte ?
L’urgence humanitaire est amplifiée par la peur constante des engins non explosés et par le manque criant d’infrastructures de base. Selon le HCR, ces obstacles constituent de sérieux freins à un retour sûr et durable pour les déplacés. La situation devient d’autant plus critique que les affrontements armés dans l’Est de la République Démocratique du Congo poussent les populations à fuir vers des zones encore plus enclavées, où l’aide humanitaire peine à atteindre. Ces zones, souvent isolées et dangereuses, rendent la tâche des organisations bien plus complexe.
“Nous regrettons profondément que la crise sécuritaire continue de s’aggraver”, a déclaré l’agence de l’ONU, avant d’appeler à une cessation immédiate des hostilités. Une demande qui apparaît vitale pour protéger les civils, y compris ceux qui sont déjà déplacés, et permettre un accès humanitaire sans encombre. Mais cette demande sera-t-elle entendue ? Rien n’est moins sûr dans un contexte où le territoire de Kalehe est en proie à des violences persistantes.
Par ailleurs, l’Agence onusienne tire la sonnette d’alarme sur les risques d’un nouvel afflux de déplacés vers Bukavu, capitale provinciale du Sud-Kivu. À mesure que les combats s’intensifient, il est à craindre que la situation actuelle ne s’aggrave davantage, plongeant des milliers d’autres dans une détresse similaire. La lutte pour des solutions durables reste une priorité, mais les défis semblent insurmontables sans une volonté politique forte et un soutien international massif.
Dans un tel tableau, la question se pose : la communauté internationale fera-t-elle les efforts nécessaires pour inverser la tendance ? La réponse à cette crise exige non seulement des mots, mais surtout des actions concrètes et rapides. Pendant ce temps, les 100 000 retournés de Kalehe restent pris au piège d’une situation qui les dépasse, perdus entre l’espoir d’une vie nouvelle et la dure réalité d’un abandon apparent.
Article Ecrit par Amissi G
Source: radiookapi.net